“Le renforcement de la législation et des capacités des femmes sont les principaux moyens de lutter contre la violence”, a indiqué la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Samira Maraï Feriaâ.
S’exprimant, jeudi à Tunis, lors d’un séminaire national organisé à l’initiative de la Ligue des Electrices Tunisiennes (LET) sur la violence politique à l’égard des femmes, la ministre a souligné l’importance de mettre en place des lois et des politiques claires et inclusives pour lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes, notamment, dans le domaine politique.
Parlant de son expérience personnelle dans la vie politique, la ministre a souligné que la femme tunisienne qui a, toujours, milité pour l’indépendance et le développement de son pays, trouve encore des difficultés pour accéder aux postes de décision.
La femme, a-t-elle dit, est confrontée à des obstacles, notamment, d’ordre social et idéologique, ajoutant qu’il existe encore de nos jours des personnes qui refusent d’être gouvernées par des femmes.
A cette occasion, la ministre a souligné l’importance de conjuguer les efforts de toutes les parties et de toutes les femmes pour renforcer les capacités des activistes politiques ainsi que pour lutter contre la violence fondée sur le genre social et pour consacrer l’égalité des chances en matière d’accès aux postes de décision.
Elle a rappelé que le département mettra en oeuvre au cours du prochain trimestre un programme d’action pour lutter contre la violence à l’égard des femmes notamment en milieu rural et dans les régions intérieures.
Pour sa part, Basma Soudani, présidente de la LET, a indiqué que la violence politique demeure une question taboue malgré qu’elle porte atteinte au droit de la femme de participer à la vie politique.
Elle a ajouté que les recommandations qui seront issues de cette rencontre seront soumises aux décideurs, au législateur et à la société civile pour veiller à leur application dans la réalité afin de consacrer l’égalité des chances entre les hommes et les femmes lors des prochains rendez-vous électoraux.
De son côté, la sociologue Dorra Mahfoudh, a indiqué dans son intervention, que la violence politique à l’égard des femmes (électrices, candidates, observatrices) prend plusieurs formes directes ou indirectes allant du dénigrement, aux critiques, à l’empêchement ou à l’interdiction de voter ou de se porter candidate, aux insultes, aux menaces verbales et aux violences physiques.
Elle a fait savoir que lors des élections législatives de 2014, des situations de violence notamment verbales et exercées par des hommes, ont été observées dans 13% des centres de vote surtout à Sousse, Monastir, Gafsa, Médenine, Gabès et Kasserine.