L’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE) vient de mettre en place un programme spécial de prévention contre la maladie à virus Ebola qui s’est largement propagée au cours de cette dernière période dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest (la Guinée, le Libéria, le Nigéria et la Sierra Leone).
Contactée par l’agence TAP, Souha Bougatef, sous-directrice de la veille épidémiologique, à l’ONMNE, a souligné que jusqu’à présent aucun cas de maladie à virus Ebola n’a été enregistré en Tunisie et ce, depuis sa première apparition en 1976.
La maladie à virus Ebola (appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle, dont le taux de létalité peut atteindre 90%. L’infection se transmet par contact direct avec du sang, des liquides organiques ou des tissus de personnes ou d’animaux infectés.
Les personnes gravement malades ont besoin de soins intensifs. Pendant une flambée, les plus exposés à l’infection sont les agents de santé, les familles et les personnes en contact rapproché avec des malades ou des patients décédés. L’infection peut cependant être maîtrisée moyennant des mesures de protection recommandées dans les dispensaires et les hôpitaux, lors de rassemblements ou à domicile. La responsable a ajouté que le ministère de la santé a formé une commission de suivi et de surveillance de la maladie à virus Ebola pour suivre son évolution dans les pays ayant enregistré des cas atteints par cette épidémie.
Elle a fait remarquer que toutes les mesures ont été aussi prises à l’hôpital de la Rabta à Tunis, l’hôpital militaire et dans les autres établissements hospitaliers de Sousse, Monastir et Sfax pour assurer l’accueil adéquat des éventuels cas suspects pouvant être atteints par cette maladie.
L’ONMNE assure également le suivi de la situation épidémique dans les différents points de passage frontaliers et ce, en coordination avec les directions des aéroports et des sociétés de transport aérien ainsi que les agences de voyage pour contrôler les voyageurs venant des pays de l’Afrique de l’Ouest à travers les pays du Maghreb arabe ou de certains pays européens, étant donné l’absence de vols directs entre la Tunisie et les pays de l’Afrique de l’ouest.
Une fiche de signalement d’un cas suspect d’infection par le virus Ebola est disponible sur le site de l’ONMNE afin que les médecins puissent la remplir notamment lorsqu’il s’agit d’un patient revenant depuis moins de 21 jours d’un des pays où circule le virus Ebola (Guinée, Libérie, Sierra Leone et le Nigeria) et présentant une fièvre supérieure à 38°5 C ou autres signes évoquant la maladie à virus Ebola. Par ailleurs, Dr. Bougatef a souligné l’importance de garantir le suivi et le contrôle sanitaire du patient suspect pendant trois semaines afin de s’assurer de son état de santé et confirmer ou infirmer son atteinte par la maladie.
A noter que l’OMS indique sur son site officiel que depuis décembre 2013, la maladie à virus Ebola a causé le décès d’environ 1711 personnes, déclarant le 8 août 2014 que la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest constitue une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).