La secrétaire d’Etat chargée de la Femme et de la Famille, Neïla Chaabane, a indiqué que “la femme tunisienne va jouer un rôle fondamental au cours des prochaines élections en tant qu’électrice, candidate et observatrice, faisant remarquer qu’il faut lui offrir toutes les opportunités, afin qu’elle participe à la réussite de ces élections”.
Lors de l’ouverture de la conférence organisée par l’Instance supérieure des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, samedi, sur le thème ” la femme tunisienne de la réalité vécue aux nouveaux droits constitutionnels, les étapes restantes”, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme, elle a ajouté qu’après l’adoption et la promulgation de la constitution, il faut traduire dans la réalité les principes qu’elle contient.
La secrétaire d’Etat a, en outre, souligné que la concrétisation de ces principes nécessite des textes législatifs, des dispositions et des ressources matérielles et humaines, ainsi que le soutien de la société civile et internationale.
De son côté, et dans une intervention autour des droits de la femme dans la constitution de la 2ème république, la professeur de droits à la faculté de droit et des sciences politiques de l’Ariana, Saloua Hamrouni, a fait remarquer que la constitution a instauré les droits de la femme dès le préambule, à travers l’évocation de son rôle à côté de l’homme, dans l’indépendance et l’édification de l’Etat moderne.
Elle a souligné que de nombreux articles évoquent, aussi, ces droits, notamment l’article 21 sur l’égalité entre les citoyens et les citoyennes devant la loi, et de l’engagement de l’Etat à garantir ces droits et ces libertés, ainsi que l’article 34 concernant la garantie par l’Etat de la représentation de la femme dans les conseils élus, l’article 46 qui indique que l’Etat doit prendre les dispositions permettant d’éradiquer toute forme de violence contre la femme et l’article 45 qui évoque le principe de la parité.
Dans une intervention autour des “engagements de la Tunisie, à l’issue de la promulgation de la constitution : le cas de l’accord CEDAW”, la professeur de droit constitutionnel, Hafidha Chekir, a indiqué que 187 Etats ont approuvé cette convention dont 19 Etats arabes, alors que la Somalie et le Soudan ne l’ont pas encore fait. Elle a ajouté que la Tunisie a adopté cette convention, depuis 1985, mais elle avait émis des réserves concernant la déclaration générale et d’autres dispositions qui ont été toutes levées, après la révolution.
La juriste a, d’autre part, souligné qu’après la levée de ces réserves et l’adoption de la constitution qui a instauré l’égalité et la primauté des conventions internationales, un groupe de députés a présenté un projet de loi contre la levée de ces réserves, ce qu’elle a considéré comme “une tentative de remise en cause de cette convention internationale et son adoption”.
Elle a, en outre, considéré que “le projet de loi présenté est anti-constitutionnel et illégal, après l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution”, expliquant que ces conventions, comme toutes les autres appellent à la dignité de l’Homme et à son universalité, de même qu’elles appellent à la liberté et la justice.
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