L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé, dans une lettre adressée aux membres de l’Assemblée nationale constituante, le législateur tunisien à réviser la loi antiterroriste de 2003 qui « risque de porter atteinte aux droits de l’homme ».
« Cette loi utilise une définition trop large et trop vague du terrorisme et de l’incitation au terrorisme, et porte atteinte aux droits de la défense », déclare HRW. Et d’ajouter: « les procureurs ne devraient inculper personne en vertu de cette loi tant qu’elle n’a pas été amendée pour s’aligner sur les obligations de la Tunisie vis-à-vis des droits de l’homme ».
« Les autorités tunisiennes devraient immédiatement cesser d’appliquer une loi anti-terrorisme que Ben Ali utilisait pour décapiter toute forme de dissidence », a, de son côté, déclaré le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation. Il a ajouté que les autorités tunisiennes et les législateurs devraient réviser cette « vieille loi si discréditée » pour s’assurer qu’elle cible réellement des actes terroristes et qu’elle ne viole le droit de personne.
Le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a indiqué, jeudi, à l’ouverture d’un symposium sur la Lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’Homme, que la commission chargée de réexaminer la loi 2003 sur la lutte contre le terrorisme penchait, en principe, vers l’élaboration d’un nouveau texte qui soit « en conformité avec les standards internationaux en matière de droits de l’Homme ».