Tunisie : L’Union des professeurs chercheurs dénonce les violences contre les universitaires

L’Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens a dénoncé mardi la recrudescence de la violence contre les enseignants universitaires et l’absence d’un projet de réforme de l’université et de la recherche scientifique.

“Le phénomène de la violence s’est multiplié particulièrement après la révolution”, a indiqué lors d’une conférence de presse le coordinateur général du syndicat Najmeddine Jouida, citant plusieurs cas de violences physiques et verbales ainsi que des menaces de mort. Il a aussi dénoncé “le silence du ministère de tutelle et l’absence de toute décision dissuasive”.

Des professeurs universitaires ont présenté leurs témoignages concernant les atteintes dont ils ont été victimes et ont affirmé avoir adressé aux autorités régionales et aux autorités de tutelle pour trouver des solutions à leurs problèmes sans pour autant obtenir des résultats.

Ils ont expliqué qu’ils sont victimes de différentes formes de violences et de mauvaises conditions de travail en raison du manque de moyens de travail, de l’absence de normes pour l’enseignement et de la sécurité.

“Plus de 3 mille enseignants universitaires ont émigré à l’étranger durant ces dernières années. Près de 95% des compétences exerçant à l’étranger n’envisagent pas un retour en Tunisie”, ont-ils affirmé.

De son coté, le coordinateur général adjoint du syndicat Zied Ben Amor a dénoncé l’absence d’une volonté réelle de réforme du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’absence d’une stratégie nationale qui tiennent compte des données économiques et sociales et des particularités du tissu industriel dans l’orientation de la recherche scientifique.

Le responsable syndical a critiqué la position des autorités de tutelle qui ont ignoré “la grève de la dignité” observée récemment pour protester contre leur situation professionnelle et le refus de l’accord conclu entre le ministère de l’enseignement supérieur et la fédération générale de l’enseignement supérieur. Il a aussi critiqué les prélèvements sur salaires décidés par le ministère. Il s’agit “d’une politique de dissuasion et d’intimidation” et “une atteinte à l’action syndicale”, a- t-il dit.