Un tunisien justifie sa demande de régularisation en France par la peur d’être emprisonné pour homosexualité

Il y a quatre mois, Achraf, Tunisien de 24 ans (à gauche sur la photo), déposait une demande de régularisation auprès de la préfecture de la Gironde. Pacsé avec son compagnon français (à droite), il témoigne aujourd’hui au grand jour, faisant le choix courageux de donner un visage à la situation complexe que vivent souvent les jeunes immigrés qui ont choisi la France pour fuir la persécution des homosexuels et dont la régularisation relève du parcours du combattant.

«Je suis arrivé en France en 2007, à la faveur d’un visa étudiant. En toute régularité, donc. J’avais à l’époque choisi de venir à Bordeaux pour étudier l’architecture. Mais surtout, je voulais fuir la Tunisie, la terre de mon enfance. Ce pays où ma famille, une fois mon homosexualité révélée, a choisi de couper toute relation avec moi. De m’abandonner. Ce même pays où intimidations et violences ont rendu ma vie quotidienne d’homo insupportable. Ce même pays où quatre barbus ont tenté, une nuit, de me faire renoncer à mon orientation sexuelle, en me séquestrant, un couteau sous la gorge…», commence-t-il.

Soutenu par son compagnon, Achraf entame alors les démarches nécessaires à sa régularisation, l’été dernier. En parallèle, les amoureux se pacsent. D’abord par amour, mais aussi sans doute, pour faciliter l’obtention d’un visa… Car si la conclusion d’un pacs n’entraîne en aucun cas l’acceptation d’un dossier de régularisation de manière automatique, elle constitue en tout cas un élément favorable d’appréciation des liens personnels en France au titre de «la vie privée et familiale»… Pour l’heure, la demande de papiers d’Achraf reste sans réponse.

En Tunisie, l’homosexualité masculine est réprimée, selon l’article 230 du code pénal, par trois ans d’emprisonnement.

(Source: TÊTU)

Le Pacte civil de solidarité (pacs) est, en France, une forme d’union civile. Il s’agit d’un contrat de droit français. La loi instaurant le pacs a été votée en 1999 sous le gouvernement Jospin. Le pacs est un partenariat contractuel entre deux personnes majeures (les « partenaires »), quel que soit leur sexe, ayant pour objet d’organiser leur vie commune.

Ce texte est né d’une volonté de combler le vide juridique entourant les couples non mariés, y compris homosexuels. En effet, contrairement au mariage civil français, le pacs est également ouvert aux couples de même sexe. Il établit un cadre juridique complet, à la différence du concubinage, qui est une simple union de fait dépourvue de tout statut. Il offre néanmoins plus de souplesse que le mariage.