Affaire des martyrs de Tala et de Kasserine à la recherche de la vérité

La première audience du procès intenté devant la justice militaire contre le président déchu et une vingtaine de hauts responsables de son régime dans l’affaire des martyrs de Tala et de Kasserine ouvert, lundi, devant le tribunal militaire permanent de première instance du Kef a posé la délicate question de savoir à qui incombe la responsabilité de donner l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants.

Lors de son interrogatoire, Rafik Belhaj Kacem, ancien ministre de l’Intérieur et du développement local, a rejeté toute implication dans ces événements, niant avoir donné l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants. Il a ajouté que la question sécuritaire était du ressort de la cellule de suivi qui exerçait sa mission conformément aux plans établis à cet effet.

S’agissant de l’ancien ministre de l’intérieur, Ahmed Friaa, qui a occupé ce poste le 12 janvier, il a indiqué que sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur avait pour objectif d’engager des réformes politiques et d’apaiser le climat de tension qui prévalait dans le pays.

Jalel Boudrigua, directeur général des unités de l’ordre public a affirmé avoir ordonné le remplacement, le 10 janvier dernier, de Youssef Abdelaziz, directeur des unités de l’ordre public par Moncef Laajimi après le mécontentement général exprimé par les habitants de Tala à l’égard des agissements illégaux de Abdelaziz.

Ali Sériati, ancien directeur de la sécurité présidentielle, a confirmé les témoignages de Boudriga ajoutant qu’il était en personne à l’origine du troisième discours prononcé, le 13 janvier dernier, par Ben Ali dans lequel il a utilisé la fameuse expression (assez de tirs à balles réelles).

Adel Touiri, ancien directeur général de la sûreté nationale, accusé de meurtre et de tentative de meurtre, a rejeté son implication dans les événements qui ont ensanglanté les régions de Tala et de Kasserine, précisant que les forces de sécurité agissaient en fonction des situations de terrain qui s’imposent, notamment après la création d’une cellule de suivi sécuritaire au sein du ministère ainsi qu’une salle d’opérations chargées de suivre la situation dans le pays.

Adel Touiri a nié avoir donné l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants.

Khaled Ben Saïd, directeur au département de lutte contre le terrorisme a déclaré avoir été chargé, durant cette période, de coordonner les opérations avec le commissariat de police de Kasserine et de collecter les informations sur le terrorisme.

(TAP)