Médias et manifestations : “La sale réaction de la télévision publique!”

« La réaction de la télévision publique est douteuse…cela fait longtemps que nous voulions les inviter à venir filmer des biens saisis par la forces de police sans succès. Comme par hasard l’équipe  de la télévision était vendredi 15 octobre à l’hôpital Charles Nicolle au point de rencontre des manifestants salafistes…bizarre ! “

Il s’agit là d’une déclaration d’un haut cadre du ministère de l’Intérieur qui  déplorait une passivité notoire de la télévision qui a tendance à oublier qu’elle est nationale et qu’elle ne représente aucun groupe ou idéologie !

Depuis le 14 janvier, nous avions remarqué les orientations tendancieuses de Tunis 1, les justifiant par la confusion et le nouveau climat de liberté, mais qu’il n’y ait pas d’objectivité et de neutralité et ajouté à cela un manque de professionnalisme notoire. Cela parait exagéré !!!

L’exemple du vendredi 15 octobre est plus qu’édifiant ! Les forces nationales de sécurité, à l’affût suivaient au millimètre prés le mouvement des manifestations des salafistes, d’ailleurs  assez bien orchestré, « 1000 personnes étaient partis de la Mosquée d’El Fath en direction de Bab Bnet, 500 les attendaient près de la Banque du Sang, 400 étaient partis de devant le Mechtel  pour remonter à l’hôpital Charles Nicolle ».

Le but de la manœuvre était d’acculer les forces de l’ordre à réagir aux jets de pierre par des bombes lacrymogènes. «Ils pensaient que nous n’oserions pas user de bombes lacrymogènes devant l’hôpital et ils avaient raison, pour rien au monde, nous n’aurions voulu le faire mais devant les attaques des manifestants par des jets de pierre, nous ne disposions pas d’autre moyens pour les disperser ». Ceux qui ont résisté jusqu’au bout ont été au nombre de 200 à 300, le même nombre que celui des derniers incidents de Jbal Lahmar.

Reste que la couverture médiatique de la télévision nationale des récents évènements soulève beaucoup de questions, une prise de position pro-salafiste est à craindre d’une télévision publique que nous payons de nos deniers.

 Si dans une optique de liberté, d’autonomie et de choix éditoriaux, les responsables de la télévision nationale et les journalistes estiment qu’ils ont la liberté de prendre position, c’est peut être leur droit, sauf que c’est la population active tunisienne et elle n’est pas majoritairement salutiste qui assure leurs émoluments… Ils devraient d’ailleurs s’en rappeler de temps en temps. Car une télévision «publique» que nous n’estimons plus représentative de l’esprit modéré, toléré et ouvert de la Tunisie, n’est pas la nôtre, nous ne nous reconnaissons plus en elle…
Amel Belhadj Ali