Tunisie : Grève générale à Ben Guerdane mais les affrontements reprennent

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Les différentes activités économiques, commerciales et éducatives ont été totalement paralysées, mardi, dans la délégation de Ben Guerdane (Gouvernorat de Médenine), à l’exception des laboratoires d’analyse médicale, des pharmacies, du service des urgences et de celui des dialyses.

Cette situation est la conséquence de la grève générale observée à l’appel de l’Union locale du travail (ULT) de Ben Guerdane, avec le soutien de l’Union locale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (ULICA) et de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (ULAP).

Elle entre dans le cadre du mouvement de protestation qui se poursuit dans la région, pour la deuxième semaine consécutive, afin de revendiquer le développement et l’annulation de la taxe sur le départ des Libyens qui quittent le pays.

Le responsable du poste-frontière du côté libyen a démenti les rumeurs concernant la fermeture du passage, même provisoirement, alors que, du côté tunisien, le trafic se poursuit, normalement, avec, tout de même une certaine lenteur.

Une marche populaire pacifique a été, en outre, organisée avec la participation d’un nombre important de citoyens. Ils ont scandé des slogans appelant à annuler de la taxe de 30 dinars (pour les Libyens), à faciliter les procédures douanières et à considérer le poste-frontière comme un complément pour le développement et non un substitut.

Ils ont, aussi, appelé à réactiver les projets publics et privés en suspens dans la zone et à équiper l’hôpital régional d’un scanner. Toutefois, malgré le caractère pacifique de la marche, des participants se sont dirigés vers la place du Grand Maghreb arabe de la ville, ont brûlé des pneus et lancé des pierres, faisant déraper la situation vers des affrontements avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de bombes de gaz lacrymogène, pour éloigner les manifestants.

D’après l’ULT, la grève a réalisé un taux de succès de 99 pc, sans qu’il y ait, toutefois, aucune réponse aux revendications des protestataires. Le président de l’ULICA, Lazhar Débir, a considéré que “les décisions du conseil ministériel et de la cellule de crise sont de la poudre aux yeux, surtout qu’elles demeurent encore dans l’expectative, et non des décisions audacieuses et claires”.

Il a adressé au gouvernement une demande portant sur “l’adoption d’une loi qui permette de prélever une partie des revenus des postes-frontières à dépenser pour le développement local des zones les abritant”.

En parallèle, les protestataires indiquent qu’ils sont attachés à la poursuite de leur mouvement, le considérant comme “une révolution des affamés et une étincelle pour une nouvelle révolution qui cherche à rendre à la zone ses richesses spoliées et sa part du développement et des recettes du passage frontalier de Ras Jédir”.

Les députés de la région à l’assemblée des représentants du peuple, ont participé à la marche et au rassemblement, et ont commencé des négociations avec les parties libyennes, dans une réunion qui aurait dû avoir lieu, dans la nuit du lundi à mardi, mais qui avait été reportée sine die.

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