En Tunisie, nous avons tellement besoin de héros que faute d’en trouver, nous en créons. Il en est ainsi s’agissant de la présumée démission de Hafedh Ben Salah, ministre de la Justice. Il n y a pas eu de démission.
Il n y a pas eu non plus de sources bien informées, un interventionnisme déplacée de la part du Premier ministère dans les affaires du ministère de la Justice. Ni dans les dossiers relatifs au terrorisme, ceux relatifs aux prisons et encore moins ceux en relation avec les affaires de corruption et M.Ben Salah n’a pas pris son épée pour affronter les forces du mal venant du Premier ministère.
L’affaire se limite à une seule phrase en rapport avec une décision prise par le Chef du Gouvernement de ne plus permettre des reconductions des hauts fonctionnaires arrivés à l’âge de la retraite, ce qui est somme toute plus que logique au vu du taux de chômage, du droit des compétences en place à accéder à des postes plus importants et surtout en raison de la masse salariale qui pèse de plus en plus lourd sur le budget de l’Etat.
Pour des raisons que seul le ministre de la Justice connait, il paraitrait qu’il voulait garder certains éléments. Mais personne n’a voulu lui imposer des noms.
Me Hafedh Ben Salah est un universitaire respecté dans son secteur, réputé pour ses compétences. Il est pourrait être d’un grand apport dans l’amélioration de la qualité d’une justice qui souffert pendant trois gouvernements successifs d’un interventionnisme éhonté. Mais ce n’est certainement pas en démissionnant qu’il réussira à le faire, car il s’agit d’un engagement envers le pays et d’un sens de responsabilité qui ne lui fait, nous l’espérons, pas défaut.