Dans la Tunisie de l’après 14 janvier, l’expression la plus adaptée au contexte est “à chaque jour suffisent ses martyrs“ et non “à chaque jour suffit sa peine“. Alors que les terroristes ont pu sévir dans l’attentisme total des autorités «compétentes» et auraient même profité de la protection de personnalités bien placées dans les arcanes même du pouvoir, des mères, des femmes et des enfants pleurent fils, maris et pères.
Lors des funérailles symboliques organisées par les forces de l’ordre, lundi 28 octobre 2013 à l’Avenue Habib Bourguiba en hommage aux agents de la garde et de la police nationale exécutés par les terroristes, et soutenues par des milliers de nos compatriotes, hommes et femmes pleuraient à chaudes larmes pendant que l’on faisait la prière aux martyrs. «Ils sont morts si jeunes et de manière si injuste que nous ne pouvons nous empêcher de ressentir de la douleur, de la colère et de l’impuissance.
Notre sentiment d’impuissance ou de «kahr» n’est pas la résultante des actes des terroristes formatés et endoctrinés pour être des machines à tuer mais du laxisme des autorités qui ont la responsabilité du pays face à ce fléau. Malgré toutes ces attaques, tous ces morts et toutes les menaces, les mosquées n’ont pas encore été récupérées et les niches du terrorisme n’ont pas encore été assainies», nous a déclaré une dame en sanglots.
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«Seigneur! Fais que nous ne soyons point éprouvés par d’autres malheurs, Allahou Akbar Seigneur! Pardonnes à nos martyrs et à nos morts», invoquait le prêcheur, lui-même agent des forces de l’ordre, qui a conduit les funérailles…
Peut-on pardonner…
Pardonner… Le peuple tunisien aurait-il la force et la volonté de pardonner à ceux qui se sont faits les avocats des «enfants du pays» qui rappellent une jeunesse dans laquelle germaient les idéologies excluant l’autre et formatant les esprits de pans de la jeunesse tunisienne alors que nouvellement débarqués à l’université, ils voulaient étudier les préceptes de la religion musulmane? Pourrait-il pardonner à Rached El Ghannouchi d’avoir abusé ces jeunes, profité de son rôle de professeur pour mettre la main sur leurs têtes et leurs âmes? Pourrait-il pardonner à ceux qui prétendaient que les terroristes du mont Chambi étaient des “sportifs de haut niveau“? Ou à ceux qui demandaient à des jeunes officiers de faire taire leurs doutes quant au phénomène terroriste alors que la toile d’araignée de la violence, des attentats et de la destruction du pays et de ses institutions se refermait sur lui?
«Nous n’abandonnerons pas, nous ne nous laisserons pas abattre, nous vengerons nos martyrs et défendrons par nos vies notre drapeau», clamaient les manifestants. Pourront-ils convaincre les jeunes de hizb Attahrir ou d’Ennahdha qu’ils sont en train de défendre une cause injustifiée et injuste? Pourront-ils convaincre les leaders politiques qu’on ne négocie pas avec le terrorisme? Mieux encore, comment aujourd’hui protéger les jeunes de l’islamisme politique reconnu à l’international comme source de terrorisme et qui continue pourtant à les séduire? Comment préserver nos enfants de plus en plus ciblés par cet endoctrinement idéologique dans les lieux de culte et des fois même dans leurs écoles, lycées et surtout universités?
Il aurait fallu pour cela non seulement pourchasser les exécutants des attentats mais mettre en place une stratégie pour attaquer les idées qui les poussent à agir ainsi. Mais qu’attendre de décideurs comme le ministre des Affaires religieuses ou le Mufti de la République lesquels, loin de trancher s’agissant des l’endoctrinement des esprits, l’encouragent en feignant défendre les préceptes démocratiques!
Le déni de la réalité…
Les jeunes musulmans de nouveau «islamisés» grâce à l’islam politique et à sa tête Ennahdha sont programmés pour se «sacrifier» pour leur cause. Un petit incident qui s’est produit lundi 28 octobre, lors des funérailles symboliques devant le ministère de l’Intérieur, l’illustre à la perfection. Un couple de sympathisants nahdhaouis s’était infiltré dans les rangs des manifestants et a commencé à crier «il n’y a pas de terrorisme». Le jeune homme a même été jusqu’à gifler un vieux monsieur qui participait à la marche. Les forces de l’ordre ont vite fait de les rattraper et de les neutraliser. Mais plus que ce geste effronté commis par des jeunes, la question qui se pose est: qui les a manipulés pour qu’ils osent s’introduire dans une manifestation dénonçant le terrorisme pour dénier aux autres le droit de protester? Pour eux, il s’agit tout simplement d’une forme de djihad.
L’histoire de l’islam politique foisonne des pratiques visant à formater les esprits et reconstruire les personnalités. Ceux qui ne veulent pas le reconnaître devraient tout simplement se rappeler le tristement célèbre Hassân as-Sabbah, celui même qui a fondé la secte des Assassins en 1090. On les appela “Hachâchîne“, parce qu’ils prenaient du hachich, produit prôné par les sectes islamistes du 21ème siècle. Durant les onzième et douzième siècles, le haschich servait, entre autres, de moyen pour faire goûter aux jeunes un brin de paradis afin qu’ils ne faiblissent pas au moment de l’exécution de leur victime. Ces pratiques ont revu le jour lors des guerres en Afghanistan et celle initiée par les islamistes en Algérie.
Il ne serait pas étonnant qu’on en use aujourd’hui en Tunisie comme moyen pour les maîtres de tenir les disciples à leur merci; et parlant de maîtres, il y en a beaucoup en Tunisie et de surcroit «légitimes».