Éducation en Tunisie : les députés tirent la sonnette d’alarme

Les députés ont appelé samedi à la nécessité de régulariser la situation des enseignants suppléants et de mettre fin à “l’emploi précaire” dans ce secteur, lors de la plénière tenue samedi consacrée à l’examen du budget du ministère de l’Education au titre de l’exercice 2024.

Les députés ont confirmé que ” certains enseignants suppléants travaillent depuis plus de 10 ans avec des contrats précaires sans couverture sociale et dans des conditions économiques difficiles “.

Certains députés ont souligné la qualité médiocre de l’apprentissage et des acquis des élèves dans le système éducatif, estimant que la question de la réforme du système éducatif constitue un projet de souveraineté nationale et se situe au premier plan et à la tête des priorités nationales, appelant au développement du système éducatif en améliorant les acquis scientifiques et culturels des élèves.

Ils ont également appelé à réduire les disparités sociales et consacrer le principe de l’égalité des chances entre les élèves des différentes régions, étant donné que l’enseignement public a contribué pendant de nombreuses décennies à réduire les inégalités sociales.

Ils ont considéré que l’école publique vit une mauvaise passe surtout en ce qui concerne l’infrastructure et les programmes éducatifs en plus du manque de ressources humaines, ce qui oblige la plupart des parents à inscrire leurs enfants dans le secteur privé, selon leurs dires.

Les députés ont évoqué la nécessité de lutter contre le phénomène de l’abandon scolaire, puisque 100 000 élèves quittent l’école publique chaque année, soulignant en particulier la situation difficile des élèves dans certaines zones interieures en raison du manque d’internats scolaires et des moyens de transport.

Un certain nombre d’intervenants ont attribué la crise de l’abandon scolaire à l’absence d’une vision prospective et participative entre les ministères de l’Education, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur, appelant à privilégier la coordination entre les ministères concernés.

Les députés se sont également interrogés sur la raison de l’absence de psychologues et de personnel spécialisé dans l’accompagnement des enfants autistes dans les établissements éducatifs, ce qui consolidera la réussite de l’intégration des enfants à besoins spécifiques dans ces établissements, et leur permettre de jouir de leur droit à l’éducation gratuite.

Ils ont aussi critiqué le manque de psychologues fournis par le ministère de l’Education au sein des établissements d’enseignement, dont le nombre ne dépasse pas 52 spécialistes, avec un autre nombre fourni par le ministère des Affaires sociales au profit des élèves porteurs de handicap.

En ce qui concerne la consultation nationale sur la réforme du système de l’éducation et de l’enseignement, les députés ont estimé que le taux de participation à la consultation nationale était ” faible “, puisque le nombre de participants depuis son lancement le 15 septembre dernier jusqu’à hier vendredi n’a pas dépassé 449742 participants, appelant à une prolongation des délais de participation à cette consultation et à sensibiliser à son importance en tant que première étape vers la réforme de l’éducation.