Tunisie : Abir Moussi dénonce “l’ingérence” de l’UE dans les affaires intérieures du pays

“Les priorités de l’Union européenne (UE) avec la Tunisie ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Elles ont bel et bien changé au lendemain de la révolution et au cours des années précédentes”, a fait savoir la présidente du Parti libre destourien (PDL), Abir Moussi.

Désormais, l’UE affiche une “sensibilité particulière” aux questions de la démocratie, de la société civile et des organismes indépendants.
“Elle n’est plus soucieuse de soutenir et d’apporter son soutien financier aux secteurs vitaux affectant directement le quotidien du citoyen tunisien, tels que a santé, l’éducation, les transports et l’économie”, a-t-elle dit.

Lors d’une manifestation de protestation des partisans du PDL, devant le siège de la mission de l’UE à Tunis, Moussi a vivement dénoncé “l’ingérence de l’union européenne dans les affaires intérieures du pays” et ses “incessantes tentatives visant à imposer l’organisation terroriste des Frères musulmans dans le nouveau échiquier politique”.

Et d’ajouter: Constante de la politique extérieure de l’UE en Tunisie, le soutien apporté souvent aux secteurs vitaux du pays est devenu, désormais, le maillon faible voire le parent pauvre de cette politique. Pour preuve, cite Moussi, le soutien financier accordé à ces secteurs est “très minime”.

Les chiffres sont “instructifs”, a dit la présidente du PDL, citant en exemple, 6 millions d’euros alloués au secteur de la santé, 5 millions d’euros à l’éducation et 7 millions d’euros au secteur des transports dont l’infrastructure est déplorablement délabrée.

Du côté de la gouvernance et de la démocratie, secteurs non vitaux, l’UE se montre plutôt généreuse et dépensière en affectant une enveloppe de 259 millions d’euros, un montant qui en dit long sur ses mobiles et orientations, a-t-elle martelé.

Ces chiffres, ajoute Moussi, témoignent que l’Union européenne est “l’artisan” de ce qui se passe actuellement en Tunisie, s’agissant notamment, de l’orientation des sondages d’opinion relatifs aux intentions de vote des élections présidentielle en plus du débat sur la cession des entreprises publiques.

Face à une telle ingérence insoupçonnée, nous tenons à réaffirmer que que les “violations de la loi” commises par le chef de l’Etat “doivent être traitées en interne” et seulement “en interne” dans le cadre de la loi et non à travers l’inféodation ou l’appui étranger, a-t-elle martelé devant ses sympathisants.

Les relations de la Tunisie avec l’UE et ses pays membres doivent être régies par les conventions internationales, les accords de partenariat et des systèmes juridiques élaborés, a souligné la présidente du PDL.

Aux européens, je leur dit comme suit : “Qu’il soit présent à leur esprit, l’application de la loi est un droit tout comme elle est un devoir et non une faveur ou un don de qui que ce soit.”
“Le PDL bien qu’il soit victime de nombreuses exactions et pratiques du régime, ne sollicitera jamais l’aide ou l’appui de l’étranger.”, a-t-elle assuré.