Kaïs Saïed : On ne tolérera aucune ingérence dans nos affaires internes

Kaïs Saïed hausse le ton et menace. “Il est hors de question de tolérer une ingérence de quelque nature qu’elle soit dans les affaires internes de la Tunisie”, a-t-il dit lors d’une audience qu’il a accordée, lundi 30 mai 2022 au palais de Carthage, au ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi.

“La souveraineté de la Tunisie ne peut en aucun cas faire l’objet de surenchères”, a martelé le chef de l’Etat, dénonçant ” les positions de la Commission de Venise concernant la situation en Tunisie, notamment en ce qui concerne l’Instance des élections et le référendum du 25 juillet prochain.

” Ceux qui veulent à tout prix s’ingérer dans les choix du peuple tunisien ne sont plus les bienvenus en Tunisie “, a-t-il déclaré, dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la présidence de la République.

Pour Kaïs Saïed, la souveraineté des Etats est garantie par les lois internationales, et la Tunisie dispose des textes de lois nécessaires à l’organisation, en toute transparence, d’échéances électorales.

Vendredi 27 mai 2022, la Commission de Venise a émis, à la demande de la Délégation européenne en Tunisie, un “avis urgent” sur le cadre constitutionnel et législatif concernant le référendum du 25 juillet et les élections législatives du 17 décembre 2022, annoncées par le président de la République, Kaïs Saïed, notamment sur le décret-loi n°2022-22 amendant et complétant la loi organique n°23 sur l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).

La Commission estime que l’abrogation du décret-loi n° 2022-22 amendant et complétant la loi sur l’Instance électorale (ISIE) est “essentielle pour la légitimité et la crédibilité de tout processus électoral ou référendaire”.

Elle estime que les élections devraient être organisées par l’ISIE dans sa composition antérieure au décret-loi n°2022-22.

A noter que la rencontre entre le chef de l’Etat et le ministre des Affaires étrangères a également consisté à examiner les résultats de la participation de ce dernier au Sommet extraordinaire de l’Union africaine, tenu les 26 et 27 mai à Malabo, en Guinée équatoriale.