Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi, a indiqué que le nombre d’agressions commises sur les journalistes “ne cesse d’augmenter, chaque année, en raison de la culture d’impunité consacrée par l’Etat”.
Le taux des agressions a atteint son paroxysme entre novembre 2020 et octobre 2021, a-t-il souligné, estimant que la “Tunisie n’est plus un environnement sûr pour exercer la profession de journalisme”.
Lors d’une rencontre organisée, mardi, à Tunis, par le SNJT, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, Jelassi a indiqué que sur plus de 300 procès intentés pendant les cinq dernières années, une seule affaire a abouti où l’agresseur a été condamné.
“Les autres ont été classées ou entreposées dans les casiers des tribunaux”, ce qui a encouragé l’impunité dans ces affaires, a-t-il déploré.
Selon le président du SNJT, la protection des journalistes est garantie par la législation tunisienne. “Le problème réside dans l’absence d’une volonté politique d’appliquer ces lois”, a-t-il expliqué.
Malgré la coordination continue avec le ministère de l’Intérieur, les forces de l’ordre sont en tête de liste des auteurs d’agressions sur les journalistes dans la majorité des rapports relatifs à la sécurité des journalistes, a-t-il regretté.
De son côté, Salwa Ghazouani, directrice du bureau de l’association Article 19 MENA, a déclaré qu'”on ne peut parler de liberté de presse sans garantir la protection aux journalistes”, estimant que les journalistes en Tunisie “travaillent dans un environnement fragile, ce qui accroît les dangers des agressions”.