Tunisie : La coalition Soumoud fustige la convocation du ministre de la Défense

La coalition Soumoud a fustigé la convocation du ministre de la Défense par le président du Parlement pour être auditionné sur l’affaire du député al-Karama Rached Khiari, affirmant qu’il s’agit d’une ” grave violation de la Constitution et de l’esprit de transition démocratique “.

Elle considère, dans un communiqué publié lundi, que cette convocation ” vise à exercer des pressions sur le ministre de la Défense et à influencer le pouvoir judiciaire ” et constitue un ” coup porté au principe de séparation des pouvoirs, pilier de tout système démocratique “.

Elle se dit ” inquiète ” de ” l’instrumentalisation du président de parlement de son poste pour dévier de sa mission et servir le parti Ennahdha et ses alliés, et atteindre ses adversaires “.

Le président du parlement Rached Ghannouchi a adressé, vendredi 23 avril, une convocation au ministre de la Défense pour être auditionné mardi par la Commission de l’organisation de l’administration et des forces porteuses d’armes au sujet du mandat d’amener émis par la justice militaire à l’encontre du député Rached Khiari.

La coalition Soumoud (résistance) souligne que cette convocation est invalide pour vice de forme puisqu’elle est signée par le Secrétaire général du parlement, alors que seul le président et des adjoints sont habilités à signer les convocations d’audition adressées aux membres du gouvernement. Elle explique, dans ce sens, que le ministre de la Défense n’est pas tenu à se présenter mardi devant la Commission parlementaire.

” Le Mouvement Ennahdha et ses acolytes dissimulent un régime autocratique et emploient la transition démocratique comme prétexte pour parvenir à leurs fins “, dénonce-t-elle, estimant qu’après les prérogatives du président de la République, ” Ennahdha tente aujourd’hui de mettre la main sur celles de l’autorité judiciaire “.

La justice militaire a émis un mandat d’amener à l’encontre du député Rached Khiari suite à ses accusations de ” haute trahison et de collaboration avec des parties étrangères ” lancées contre le président de la République ; des accusations ” sans preuves aucunes ” et ” formulées dans une dissertation médiocre ” qui illustre ” les basses pratiques de ce député ” et sa ” mesquine perception de l’exercice politique “, ajoute Soumoud.