Tunisie : La HAICA appelle les médias à la vigilance face aux discours de haine

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a préconisé aux médias, mardi, dans une déclaration, de rester prudents dans le traitement des informations concernant les personnes connues pour leur discours de haine et d’incitation à la violence.

“Il ne faut pas que les médias se transforment en une plateforme pour diffuser de tels discours”, a-t-elle expliqué.

L’instance a, dans ce sens, appelé les journalistes à faire face à ces discours violents sous toutes leurs formes sans porter atteinte au principe de la liberté, du pluralisme politique et du droit d’accès aux médias.

La HAICA invite les journalistes à préserver leur indépendance et leur liberté dans l’accomplissement de leur mission, tout en se conformant aux règles professionnelles et éthiques.

“Il faut rester solidaire pour lutter contre les stratagèmes suspects qui ciblent le rôle central des journalistes dirigeant les débats”, insiste l’instance.

La HAICA a, par ailleurs, souligné la nécessité de fournir la sécurité aux journalistes qui sont pris pour cible dans les discours de haine et d’incitation à la violence.

Elle a réclamé l’ouverture d’urgence d’une enquête au sein du parlement pour déterminer les circonstances juridiques et procédurales entourant le retrait de l’initiative présentée, le 3 janvier 2018, par un groupe de députés. Celle-ci concerne un projet de loi organique relatif à la liberté de la communication audiovisuelle.

La HAICA a, aussi, appelé le président de la République ainsi que le chef du gouvernement à déterminer leur position concernant les tentatives de renverser le choix des instances constitutionnelles indépendantes par des initiatives législatives inconstitutionnelles en allusion à l’initiative législative proposée par la Coalition al-Karama et relative à l’amendement du décret-loi n°2011-116.

Et d’évoquer l’impératif d’accélérer la mise en place de la Cour constitutionnelle “dont l’absence profite à certains pour violer les dispositions de la Constitution”.

L’instance précise que cette déclaration intervient suite à l’escalade de la violence verbale et du discours de haine adoptés par des partis politiques, soulignant sa solidarité avec les médias, les journalistes et tous les professionnels des médias face aux tentatives de violence et d’intimidation.