Tunisie : Les députés de l’ARP conviennent de la nécessité de l’union nationale face à la pandémie du Covid-19

Les présidents des blocs parlementaires ont convenu lors de la plénière consacrée à l’examen du projet de loi relatif à la délégation de pouvoir au chef du gouvernement, que l’étape actuelle nécessite une union nationale ainsi que l’unification des positions pour faire face à la pandémie du Covid-19.

Lors de leur intervention samedi à la plénière présidée par Rached Ghannouchi, en présence du chef du gouvernement et de certains membres de son gouvernement, les présidents des blocs parlementaires ont fait observer que la situation difficile que traverse le pays exige la conjugaison des efforts du gouvernement, de l’opposition et de la société civile pour vaincre la pandémie.

Ils ont souligné dans ce sens l’importance de la décision nationale lors de cette étape, tout en préconisant d’accorder une importance accrue et de prendre les mesures nécessaires aussi bien pour les catégories sociales marginalisées que pour les soldats des premières lignes, notamment les sécuritaires, les militaires ainsi les cadres médicaux et paramédicaux.

A cet effet, le député Khaled Krichi a appelé les élus de l’ARP à adopter le projet de loi portant délégation de pouvoir au chef du gouvernement pour promulguer des décrets-lois.

” Il est impératif de promulguer des décrets-lois pour soutenir les catégories les plus vulnérables et protéger tous les intervenants qui se trouvent en première ligne des répercussions du Covid-19 ” a indiqué l’élu du bloc démocratique.

Pour sa part, l’élu du parti Qalb Tounès Oussema Khlifi a estimé que la situation est difficile et nécessite une union nationale et une décision nationale unifiée pour combattre le virus. Cette union va se concrétiser en accordant au chef du gouvernement la délégation de pouvoir comme mentionnée dans le paragraphe 2 de l’article 70 de la Constitution.

” Vaincre la pandémie du Covid-19 ne peut pas se faire dans l’adversité mais plutôt dans l’union et la solidarité nationales. Personne n’a intérêt à entraver l’action gouvernementale dans la gestion de cette crise et tout le monde se doit d’assumer une responsabilité nationale et humaine ” a-t-il affirmé.

La présidente du groupe du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi a relevé que quand bien même sa formation politique n’a pas voté la confiance au gouvernement Fakhfakh et qu’elle a pris position de ce fait dans l’opposition, le PDL était parmi les partis qui ont appelé à voter en faveur de la délégation de pouvoir au chef du gouvernement pour le compte de l’intérêt général.

Moussi a présenté au chef du gouvernement plusieurs initiatives à même de désamorcer la crise notamment de faire parvenir les aides et les primes par les moyens à la disposition de la STEG et de la SONEDE, pour éviter l’encombrement et les situations de tension et de violence observées dans différentes régions.

La députée a appelé également le gouvernement et le ministère de la Santé à consacrer un hôpital spécialement dédié aux porteurs du virus pour préserver les cadres médicaux et paramédicaux et les personnes non contaminées

Elle a également exigé l’intervention du gouvernement pour régler les différends entre les maires et les délégués afin de préserver l’intégrité de l’Etat et la mise en place d’une stratégie de communication claire et transparente qui expliquera la gestion et l’utilisation des ressources du fonds 1818.

Le député du bloc de la Réforme Nationale Hsouna Nassfi a estimé que les dernières mesures prises par le gouvernement étaient rassurantes mais demeurent insuffisantes, ce qui a provoqué la confusion dans la relation entre les autorités centrales, régionales et locales.

Le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Rached Ghannouchi avait exprimé à l’entame de la plénière, la prédisposition du parlement à interagir positivement avec le projet de loi portant délégation de pouvoir au chef du gouvernement.

Ghannouchi a mis l’accent notamment sur le caractère dangereux de la pandémie et sur ses répercussions aux niveaux sanitaire, psychologique, économique et social, ce qui a mis selon lui l’ARP devant la responsabilité d’appuyer le gouvernement pour faciliter son travail et le rendre plus efficace.

” Le pays traverse des jours difficiles tout en étant uni au niveau de ses institutions. C’est cette même union qui existe entre l’Etat et le peuple qui sera en mesure de surmonter les difficultés ” a-t-il assuré.