Tunisie : “Certains acteurs politiques, judiciaires et médiatiques sont impliqués dans l’affaire du policier Ahmed Laâouini”( Me Akremi)

L’avocat Lazhar Akremi, membre du comité de défense du policier, Ahmed Laâouini, a affirmé mardi que certains acteurs politiques, judiciaires et médiatiques sont impliqués dans l’affaire de son client qui avait témoigné contre l’homme d’affaires Chafik Jarraya dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

” Depuis son témoignage contre Chafik Jarraya, Ahmed Laâouini avait été compromis à tort dans 17 affaires “, a souligné Akremi lors d’une conférence.

Cet harcèlement a pour objectif d’atteindre le chef du gouvernement en place, Youssef Chahed qui avait déclaré la guerre contre la corruption, a-t-il ajouté.

” Le Parquet militaire de Tunis avait ouvert, fin mai 2017, une information judiciaire contre l’homme d’affaires Chafik Jarraya et émis un mandat de dépôt à son encontre pour atteinte à la sûreté de l’Etat, trafic d’armes et blanchiment d’argent “, a-t-il encore rappelé.

” Taxer Ahmed Laâouini de ” Mouchard ” est une atteinte à son moral et à sa dignité, dans la mesure où cette accusation laisse croire que toutes les informations qu’il avait livrées sur cette affaire sont erronées et inexactes “, a pour sa part indiqué Me Abdessattar Massoudi, président du comité de défense de Laâouni.

La loi n°1888-05 régissant le secteur de sécurité en Tunisie oblige tout membre des forces de l’ordre d’alerter sur les crimes au sujet desquels ils détiennent des informations, a-t-il ajouté.

Plusieurs lois en Tunisie protègent les lanceurs d’alerte dont notamment l’article 80 du Code pénal, la loi sur la lutte contre le terrorisme et la loi organique relative à la dénonciation de la corruption et à la protection des lanceurs d’alerte, a-t-il poursuivi.

Sont arrêtés dans le cadre de l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, notamment l’homme d’affaires Chafik Jarraya, l’ancien chef de la brigade antiterroriste d’El-Ghorjani, Saber Ajili, et l’ancien directeur général des services spéciaux au ministère de l’Intérieur, Imed Achour.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Najem Ghasalli, est aussi accusé dans cette affaire, mais il reste en cavale.