Tunisie : Le projet de loi de l’instance de communication audiovisuelle comporte des lacunes

Le Syndicat des télévisions privées a estimé, vendredi, que le projet de loi portant création de l’instance de communication audiovisuelle “comporte plusieurs lacunes et ne représente aucunement un projet global plaidant pour la liberté de la communication audiovisuelle”.

Ce projet ne répond pas aux principes de la Constitution et aux acquis en matière de la liberté et de l’indépendance de la presse, lit-on dans une déclaration du syndicat qui précise que le projet ne couvre pas des sujets importants en rapport avec le secteur tels que la publicité et le sondage d’opinion.

Le syndicat a appelé les responsables de l’Etat et les députés à ne pas adopter, à la hâte, ce projet de loi et à écouter d’abord les avis des professionnels du secteur.

Le bureau exécutif de la chambre syndicale nationale des télévisions privées a, par ailleurs, appelé à l’associer dans l’élaboration des décisions relatives au secteur de l’audiovisuel.

Le directeur exécutif de la chambre syndicale, Samah Mtibaâ, a dans ce contexte fait remarquer que les projets de loi, notamment ceux relatifs à la presse et à l’édition ou le projet de loi portant création de l’instance de communication audiovisuelle ont été mis en place sans consultation préalable du syndicat.

Selon la même source, le syndicat a tenté à maintes reprises de s’entretenir avec le ministre de la Relation avec les instances constitutionnelles et la société civile et des droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, sans y parvenir. “Ce qui n’est pas le cas pour la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) qui a été entendue sur différents sujets et qui aura une réunion avec le ministre le 20 février”, précise le syndicat.

Le Syndicat des télévisions privées regroupe les chaînes Tounesna, M Tunisia, El Hiwar Ettounsi, Attassia, TNN, Carthage +, Telvza TV et Al Janoubia.

Lors d’un point de presse, jeudi, à Tunis, Ben Gharbia a précisé que son département est ouvert à toutes les propositions, dans le cadre d’un processus participatif pour discuter du contenu de ce projet de loi. Il a ajouté que le gouvernement d’union nationale soutient la liberté d’expression et l’indépendance du secteur des médias.

Le ministre, qui a mis en avant le rôle des décrets-lois 115 et 116 dans la garantie de la liberté de l’information, a souligné que la révision des cadres juridiques organisant la vie publique impose la révision des deux décrets-lois pour remédier aux lacunes contenues dans ces textes.