Insolite :  Un sourcier breton à la recherche d’un trésor en Tunisie

Que faisiez-vous donc en janvier 1978 ? Chaque mercredi, nous vous proposons un petit “Retour vers le futur”. Une plongée dans l’histoire récente de la Bretagne en fouillant dans les archives du Télégramme. Et cette semaine, on revient sur l’histoire de ce sourcier costarmoricain parti jouer du pendule en Tunisie.

Max Antoine, 33 ans, originaire de Plédran (Côtes-d’Armor), est chauffeur routier. Sa vie prend un nouveau tournant en 1976. Cette année-là, la sécheresse sévit en France. Et, comme le rapporte le journaliste Claude Lasbleiz dans les colonnes du Télégramme, l’entreprise de terrassement de Daniel Le Magourou, à Pabu-Guingamp, se lance dans le forage et la recherche d’eau : “Dans de nombreuses régions de France, des exploitants agricoles cherchaient à creuser des puits dans les meilleurs délais pour pouvoir alimenter leur cheptel”.

Au mètre près…

La société costarmoricaine fait alors appel à Max Antoine. A ses heures perdues, l’homme est sourcier. Il cultive ce don depuis l’âge de six ans, “parvenant à force d’expérience à affiner progressivement son art de manier la fourche de coudrier ou le pendule de radiesthésiste”, précise le journaliste. “Il est capable de vous indiquer au mètre près la profondeur à laquelle vous trouverez de l’eau, et même quel en sera le débit”, assure son employeur. Max Antoine devient donc le premier sourcier professionnel appointé par une entreprise. Il a à son actif un nombre important de puits découverts et creusés “dans la Manche, dans l’Yonne ou encore en Belgique”. Sa réputation dépasse vite les frontières.

À LIRE AUSSI DANS CETTE RUBRIQUE

Anna Sam, la caissière bretonne devenue héroïne de cinéma

Pas étonnant donc qu’en janvier 1978, après avoir épuisé les possibilités des techniques modernes de sondage pour découvrir de nouveaux points d’eau dans les régions les plus arides de Tunisie, la Direction des grands travaux hydrauliques du pays vient frapper à la porte de l’entreprise guingampaise et solliciter les services du sourcier breton.

Des magiciens

Max Antoine et son patron Daniel Le Magourou vont donc sillonner le sud et l’ouest tunisiens – “1.500 km à bord d’une Range Rover” – en quête d’eau. “En plusieurs endroits”, raconte l’entrepreneur, “le pendule a franchement tourné, et selon les indications du sourcier, on devrait atteindre la nappe entre 230 et 250 mètres”. Autant dire que lors de ce premier périple, les deux hommes sont un peu “considérés comme des magiciens”, relève Claude Lasbleiz. Ils prévoient de revenir à plusieurs reprises pour multiplier les recherches et les forages auprès des géologues du pays. Et le journaliste de conclure : “Les Bretons n’ont pas de pétrole (du moins pas encore), mais ils ont du savoir-faire”. Sans aucun doute lorsqu’il est question d’eau. Ça coule de source, comme dirait l’autre..

http://www.letelegramme.fr/soir/retour-vers-le-futur-03-01-2018-11800638.php