Tunisie-Terrorisme : L’immunité des députés doit-elle être préservée aux dépends de la sécurité nationale?

ahmedLaamari-Tunisie-EnnahdhaAhmed Laamari, député Nahdha sur la région Ben Guerdane aurait été, d’après notre confrère le journal électronique « Akherkhabar Online » arrêté alors qu’il stationnait devant la caserne militaire de Ben Guerdane en possession d’un téléphone satellitaire « Thuraya ».

Ceci juste après l’attaque perpétrée par les terroristes de Daech et dont le nombre s’élèverait selon certaines sources à une centaine d’individus.

L’attaque visait l’implantation d’un émirat de Daech dans la zone frontalière, soit Al Rikka II. Au bout de 5 heures, M.Lamari aurait été relaxé après instructions reçues de la part d’une personnalité influente sise au centre du pouvoir.

Ce député, invité sur le plateau de Maryem Belkhadhi a démenti l’information, clamant son innocence avec force conviction et prétendant que les informations diffusées par le journal ont été fabriquées de toutes pièces. Il aurait même menacé de déposer une plainte contre Akherkhabar. Ce à quoi l’équipe du journal électronique a rétorqué : « Allez-y Monsieur Lamari, nous n’attendons que cela, exercez votre droit de recours auprès de la Justice ». Le Journal a par ailleurs appelé les pouvoirs publics à assumer leur entière responsabilité pour ce qui est de la libération d’un individu arrêté dans une situation douteuse et libéré aussitôt. La loi tunisienne interdit par ailleurs l’utilisation des téléphones satellitaires car il y va de la sécurité nationale.

Le plus choquant dans tout cela est que Lakhdhar Belhouichet, un autre député Nahdha sur la région de Médenine, désavouant son confrère, a affirmé l’arrestation de M.Lamari suite à un malentendu (Ecouter enregistrement sur Akherkhabar) : « M.Lamari qui réside à 17 km de Ben Guerdane s’est déplacé sur les lieux de combat pour avoir des nouvelles de ses proches et de ses électeurs. Il n’a pas pu accéder à la ville et s’est approché de la caserne. Suite à cela, il a eu affaire aux forces de l’armée nationale et n’a pas été traité avec respect en tant que député. Il a d’ailleurs déposé une plainte auprès du Président de l’ARP, une autre auprès du Chef du Gouvernement et auprès du parquet parce qu’il a été arrêté dans la caserne en compagnie d’un autre groupe d’individus comme s’il était coupable d’un délit. Le député a par ailleurs contacté les responsables régionaux pour les informer de ses déplacements ».

Les questions qui se posent à ce propos, si l’information d’Akherkhabar Online est vérifiée, sont :
-Etre député Nahdha, assure-t-il l’immunité immuable, intouchable et sacrée même s’il y va de la sécurité nationale ? Et dans le cas de l’espèce, nous en avons eu les preuves, nous avons vu nombre de décisions révisées suite à la pression de la Nahdha dont celles concernant les mosquées et leurs prêcheurs ou encore les écoles coraniques ;
-Qui est le responsable qui serait intervenu pour libérer un présumé coupable avant même que les autorités militaires aient eu le temps de déclencher le processus de l’instruction ? La Tunisie des compromis serait-elle tombée carrément dans la compromission ?

A.BA.