Tunisie-Justice : Le parquet ouvrira-t-il une enquête à l’encontre de Ben Gharbia?

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C’est suite à la requête déposée par le ministère de l’Intérieur après la diffusion de la vidéo de Moez Ben Gharbia, le fondateur de la chaîne Attassi3a, que le parquet a accepté de plancher sérieusement sur le dossier pour étudier la possibilité d’y donner suite ou non. Ce sont le juge d’instruction sur les affaires Belaïd et Brahmi ainsi que le procureur de la République qui en débattent en ce moment même.

Les déclarations fracassantes de Moez Ben Gharbia, à propos de la tentative d’assassinat dont il aurait été victime ainsi que les possibilités d’implication de magistrats et d’agents de sécurité et autres leaders politiques dans la couverture et la protection des terroristes impliqués dans un certain nombre d’exécutions, risquent de mettre le feu aux poudre dans un pays où la justice ne bénéficie pas de la confiance d’un grand nombre de Tunisiens.

Moez Ben Gharbia a aussi cité Me Faouzi Ben Mrad et Tarek El Mekki dont les décès seraient, d’après lui, douteux.

Rappelons que feu Me Ben Mrad avait, peu de temps avant sa mort, déclaré, lors d’une conférence de presse qu’«une partie politique tunisienne avait tout programmé et conduit l’attentat de Belaïd».

Depuis, les autorités publiques, qu’il s’agisse du gouvernement de la Troïka ou de ceux qui leur ont succédé, ont promis d’élucider les meurtres du leader du Watad et de Mohamed Brahmi mais sans jamais rien avoir présenté de concret ou de convaincant au peuple tunisien et surtout aux familles des victimes.

Les déclarations de Ben Gharbia permettront-elles de lever le voile sur des secrets trop bien gardés et dont la mise en veilleuse serviraient, d’après lui, les intérêts des nouvelles mafias qui ont pris le pouvoir en Tunisie et qui se trouvent aussi bien dans les aires politiques qu’ailleurs?

Espérons que le parquet de Tunis réagira dans le respect de son engagement envers le drapeau tunisien et la patrie et non de l’appartenance de certains juges à des mouvances politiques. Il est d’autant plus curieux que ce soit le ministère de l’Intérieur qui a pris le taureau par les cornes et déposé une requête pour l’ouverture d’une enquête alors qu’il aurait été plus normal que monsieur le procureur de la République déclenche les investigations dès la diffusion de la vidéo.

Qui est maître à bord du “bateau“ justice en Tunisie? Et pouvons-nous espérer un Etat de droit dans le contexte actuel où nous ne savons pas qui fait quoi et où la loi ne fait plus loi!

A.B.A