La BM table sur un taux de croissance de 2,6% en Tunisie en 2015 et de 3,4% en 2016

Le Groupe de la Banque mondiale prévoit, dans sa dernière édition des perspectives économiques mondiales, rendue publique mercredi, un taux de croissance en Tunisie de 2,6% en 2015, de 3,4% en 2016 et de 4,5% en 2017.

Dans les pays en développement du Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), ce taux a été revu à la baisse et devrait rester stable à 2,2 % en 2015, a indiqué la BM.

La croissance des pays en développement importateurs de pétrole est restée stable à 2,8 % en 2014 et la dynamique économique a semblé faiblir début 2015 suite au repli de la production industrielle en Egypte et à la paralysie du secteur touristique en Tunisie.

Les monnaies des pays importateurs et exportateurs de pétrole ont toutes subi des pressions à la baisse face à l’appréciation du dollar américain.

Les dépréciations de devises et la prévalence des prix administrés des carburants ont limité l’impact de la baisse des prix de l’alimentation et de l’énergie sur les prix à la consommation intérieurs, estime la BM dans son rapport intitulé “une économie mondiale en transition”.

Par conséquent, l’inflation est restée élevée en Algérie, en Egypte et en Tunisie, et elle a légèrement augmenté au Maroc.

“Tout dépend de l’évolution de la situation sécuritaire et des prix du pétrole”

Pour les prévisions, l’institution financière internationale estime que “tout dépend dans une large mesure de l’évolution de la situation sécuritaire et de la courbe des prix du pétrole”. En terme de sécurité, l’environnement devrait rester fragile dans la région en 2015 et s’améliorer progressivement par la suite.

La baisse du prix du pétrole a été un frein pour les pays exportateurs, qui sont pour la plupart confrontés à des risques de sécurité, mais elle n’a pas encore contribué à améliorer les perspectives des importateurs de pétrole.

Des difficultés structurelles de longue date entravent continuellement une croissance plus rapide de la région.

La croissance régionale devrait augmenter à 3,7 % en 2016 et 2017 grâce à une demande externe accrue et au regain de confiance dans certains pays.

Une plus grande stabilité en Egypte devrait contribuer à doper le moral des investisseurs. La croissance dans ce pays devrait quant à elle augmenter de 4,3 % en 2015.

En Jordanie, les investissements dans les infrastructures publiques devraient soutenir la croissance qui devrait connaître une hausse de 3,5 % en 2015.

La persistance des problèmes de sécurité et le faible prix du pétrole devraient freiner les exportateurs de pétrole et faire baisser la croissance à 1,1 % en moyenne en 2015.

La chute des cours du pétrole est un véritable défi pour les pays exportateurs dont la majorité est confrontée à de graves problèmes de sécurité (Irak, Libye et Yémen) ou dispose de réserves limitées (Iran et Irak).

Les problèmes de sécurité se sont intensifiés au premier semestre 2015 dans les pays en développement producteurs de pétrole, des forces rebelles ayant renversé le gouvernement au Yémen et le conflit interne en Libye ayant commencé à affecter les infrastructures pétrolières.

A mesure que le prix du pétrole regagne du terrain et que l’environnement extérieur s’améliore, la croissance des pays exportateurs devrait remonter à 3,3 % en 2016 et 2017. La croissance des pays en développement exportateurs de pétrole au sein de la région a atteint en moyenne 1,9 % en 2014.

Le recul du prix du pétrole aura un impact majeur sur les positions budgétaires et extérieures des pays exportateurs et importateurs.

Les exportateurs limiteront leurs dépenses afin de compenser la forte baisse des revenus pétroliers tandis que les importateurs devraient voir leurs déficits se réduire à mesure que le coût des subventions du carburant diminue.

Les conflits et le pétrole: les principaux risques dans la région

Les principaux risques dans la région restent une escalade des conflits et la volatilité du prix du pétrole.

Les combats pourraient s’intensifier et se répandre. Les dommages subis par les installations pétrolières et les interruptions de la production de pétrole pourraient entraîner une flambée des cours et les troubles économiques annuleraient alors tout avantage lié à la hausse du prix du pétrole pour la région.

Les pays en développement du Moyen- Orient et d’Afrique du Nord regroupent 13 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire présentant un RNB par habitant de moins de 12 276 dollars en 2010. Les pays à revenu élevé du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en sont exclus.

Des vagues de violence pourraient perturber ou rompre les réseaux de transport essentiels aux petites économies ouvertes de la région.

Une nouvelle baisse du prix du pétrole entraînerait une intensification des pressions sur les situations externes et budgétaires des exportateurs de pétrole tandis que des obstacles structurels pourraient freiner la croissance des pays importateurs.

Un accord permanent entre l’Iran et la communauté internationale pourrait redynamiser l’économie de ces pays et pousser les taux de croissance au-delà de 6 % en 2016-17.