Tunisie : L’IVD saisie de 4390 dossiers, dont 1200 d’anciens détenus politiques

L’Instance Vérité et dignité a été saisie de 4390 dossiers, jusqu’à la date de ce mercredi et depuis le 15 décembre dernier, date où elle avait commencé à recevoir les plaintes pour des violations des droits de l’Homme.

1200 de ces dossiers ont été déposés par d’anciens prisonniers politiques. Selon Zouheir Makhlouf, membre de l’instance qui en a fait part dans une déclaration à l’agence TAP, ces 1200 dossiers se rapportent à des faits de torture dont ces anciens détenus avaient été victimes.

Seulement 200 parmi eux demandent l’engagement de procédures de reddition de comptes des bourreaux, les mille autres se limitant à demander des réparations du préjudice subi et leur réhabilitation.

158 dossiers ont été déposés par les familles de militants yousséfistes qui y demandent principalement la réhabilitation, la restitution des dépouilles de leurs proches et le dédommagement.

Toujours d’après Makhlouf, les dossiers déposés sont, majoritairement, ceux d’anciens détenus politiques, toutes tendances confondues, notamment des nationalistes arabes, militants de gauche, islamistes, perspectivistes (du nom des militants de gauche du mouvement Perspectives), mais aussi des syndicalistes, suivis des blessés de la révolution à hauteur d’un millier de dossiers.

L’instance a, d’autre part, reçu des plaintes de victimes au deuxième degré (des familles et autres ayants- droit), sur fonds de brimades subies par des habitants de quartiers ou villages de résidence d’anciens activistes politiques pourchassés par la police sous l’ancien régime, ajoute Makhlouf.

Par régions, le gouvernorat de Kasserine arrive en tête avec 796 dossiers, suivi du gouvernorat de Tunis (724) et l’Ariana (357). Le plus petit nombre de plaintes a été enregistré dans le gouvernorat de Kébili avec seulement 16 dossiers.

Mise en place en vertu de la loi sur la justice transitionnelle, rappelle-t-on, l’Instance Vérité et dignité est chargée d’instruire les dossiers des violations des droits de l’Homme au cours de la période allant de juillet 1955 à décembre 2013.