Tunisie : Le sondage et les élections, thème d’une réflexion à l’IPSI

Les participants à une réflexion organisée samedi à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) ont soulevé la méfiance envers les sondages en Tunisie.

Ils ont évoqué l’erreur voulue, le népotisme entre les institutions de sondage et les forces politiques et financières, outre la fréquence de l’erreur au niveau du travail sur le terrain et de l’échantillon.

Selon le sociologue Tarek Belhaj Mohamed, le sondage est en étroite relation avec la politique communicationnelle des partis. Souvent, les partis politiques qui se disputent les premiers rangs dans les sondages d’opinion, ont besoin de cet instrument pour mettre en avant un poids électoral exagéré. D’autres l’utilisent dans le cadre d’une stratégie de victimisation visant à susciter la sympathie de l’opinion publique.

L’expert, a mis en évidence l’importance d’un secteur de sondages fort et organisé pour une Tunisie démocratique qui respecte le droit d’accès à une information véridique, loin de la manipulation. Dans son intervention, le journaliste Hamza Balloumi n’a pas caché son scepticisme sur le choix de l’échantillon et les techniques utilisées.

Il s’est interrogé sur l’aptitude de certains bureaux à décrypter et à analyser scientifiquement les résultats des sondages. L’universitaire Hamida El Bour a insisté, de son coté, sur l’importance pour les institutions de sondage de fournir aux journalistes une fiche technique comportant des détails sur la date, l’échantillon et la marge d’erreur. A noter qu’une chambre syndicale des bureaux de sondage et des études en marketing a été créée en décembre dernier.

Présent à cette rencontre, son président Nabil Belaam a assuré que les efforts sont à présent axés sur l’organisation du secteur. Il a dans la foulée déclaré qu’il désapprouve la décision de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HAICA) d’interdire la publication des sondages pendant les campagnes électorales qui a-t-il noté, se contredit avec l’article 31 de la Constitution. La décision de la HAICA sera respectée seulement pendant le silence électoral, a-t-il dit.

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