Tunisie – Pays de golfe : Trois axes de coopération à développer

«Les secteurs de l’industrie, des services et de l’emploi ont été au centre des débats entre les hommes d’affaires tunisiens et les investisseurs du golfe, lors de la tournée effectuée du 15 au 19 Mars, par le chef de gouvernement Mehdi Jomaa, en compagnie d’une délégation d’hommes d’affaires tunisiens, à cinq pays du golfe», a indiqué, samedi, Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.

Intervenant lors d’une conférence de presse, tenue au siège de l’UTICA, Mme Bouchamaoui a précisé que cette tournée visait à redynamiser les relations de la Tunisie avec ces pays et à inciter les investisseurs à lancer des projets en Tunisie.

D’après la présidente de la centrale patronale, 40% des investissements étrangers en Tunisie émanent des pays du Golfe, soit environ 6 milliards de dinars (presque le même niveau que les investissements européens qui s’élèvent à 7 milliards de dinars).

«Aujourd’hui, ces pays ont manifesté leurs intérêt pour la réalisation de grands investissements et le développement d’une coopération fructueuse avec la Tunisie. Le rôle des hommes d’affaires nationaux est de concevoir des projets pour les proposer à ces investisseurs, en vue d’établir des projets de partenariat », a affirmé Bouchamaoui.

Parallèlement, a-t-elle ajouté, nous devons réactiver la commission mixte, créée en vue de solutionner les obstacles entravant les projets des pays de golfe, suspendus en Tunisie.

Intérêt pour les projets de production de composants automobiles et aéronautiques

S’agissant du secteur industriel, Mme Bouchamaoui a fait savoir que les investisseurs des pays de golfe sont intéressés par les projets de fabrication de composants automobiles et aéronautiques.

« Nous avons convenu, avec des hommes d’affaires du golfe, actionnaires dans de grandes firmes internationale de construction automobiles, d’inciter ces dernières, à s’implanter en Tunisie », a-t-elle encore précisé.

En ce qui concerne les services, les investisseurs de golfe sont motivés surtout pas les secteurs touristique, foncier, logistique, financier et de santé.

Les acteurs économiques des pays de golfe ont manifesté un besoin accru pour les compétences tunisiennes, toutes spécialités confondues.« Nous avons remarqué que les tunisiens au sein de ces pays sont placés dans les plus hauts postes, ce qui témoigne de l’importance accordée aux compétences tunisiennes par les opérateurs privés et publics». Elle a considéré qu’il est indispensable de promouvoir la maîtrise de la langue anglaise en vue de faciliter l’insertion des jeunes tunisiens dans ces marchés.

Une éventuelle coopération dans le domaine agricole

De son côté, M. Hamadi Kooli, chargé des relations avec les pays arabes à l’UTICA, a évoqué une éventuelle coopération entre la Tunisie et les pays de golfe dans le domaine agricole. L’objectif est de réaliser l’autosuffisance alimentaire pour les deux parties, tout en préservant notre richesse naturelle et en garantissant notre indépendance.

D’après lui, cette coopération se basera sur la location de terres agricoles à des investisseurs de golfe et la mise en place de systèmes efficaces de production, de stockage, de transformation et de commercialisation de produits alimentaires.

« Ceci nous permettra de passer de modèle de subvention de produits alimentaires à un nouveau modèle de création de richesses à travers ces produits », a-t-il ajouté.

Mettant l’accent sur les difficultés entravant un développement fructueux des relations économiques entre la Tunisie et les pays de golfe, les représentants de l’UTICA ont évoqué surtout l’absence de lignes de transport aérien et maritime directs et le manque d’une représentation économique dans les diplomaties tunisiennes au sein de ces pays.

Mme Wided Bouchamaoui accompagnera le chef du gouvernement Mehdi Jomaa, avec une importante délégation d’hommes d’affaires tunisiens, dans une visite officielle à la France, qui aura lieu le 31 mars et le 1er avril 2014. L’objectif de cette visite est de débattre la situation économique en Tunisie et d’examiner les opportunités de coopération entre la Tunisie et la France.