Tunisie : Liberté et équité” pointe une politique délibérée de torture dans les centres de détention

L’organisation Liberté et équité a dénoncé ” une politique délibérée de torture et de mauvais traitements en Tunisie qui, va de l’étape de l’interpellation jusqu’à l’incarcération, en passant par la garde à vue.

“Il y a tout un réseau d’agents impliqués dans les faits de torture appartenant aussi bien à la police et Garde nationale qu’au personnel pénitentiaire, voire des magistrats et des médecins”, affirme-t-elle. L’organisation a présenté, jeudi, son rapport intitulé “La torture après la révolution: une culture et des pratiques policières systématiques à la faveur d’une politique d’impunité et d’utilisation du terrorisme comme prétexte”.

Le document présenté en conférence de presse à Tunis comporte des témoignages de personnes ayant subi des abus dans les centres de détention et dans les prisons. L’organisation y donne, également, un aperçu de ses visites effectuées entre le 15 aout et le 28 novembre 2013 dans un certain nombre de prisons, notamment celles de Mornaguia, Borj Amri, Borj Roumi, Harboub (Médenine) et la prison civile de Bizerte.

Elle affirme avoir constaté “des violations caractérisées de l’intégrité physique et de la dignité humaine des personnes lors de leur interpellation ou de leur placement en garde à vue ou sous mandat de dépot”.

La présidente de Liberté et équité, Imène Triki, a en outre déploré que des abus aient lieu dans des espaces fermés “sous prétexte de combattre le terrorisme”. Elle a même fait état de cas de décès sous la torture, citant celui de Walid Denguiz, “dont le dossier fait l’objet d’une information judiciaire contre X”.