Tunisie : La lutte contre le terrorisme justifie-t-elle la torture ?

Pour le ministre des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, “ni la guerre contre le terrorisme ni la menace qui plane sur la sécurité nationale ne peuvent servir de prétextes à des violations des droits de l’Homme, bien au contraire, tant le respect des droits humains représente le principal garant de succès de la guerre contre le terrorisme”.

Ouvrant, vendredi matin, au siège du ministère une table ronde sur le thème “Les violations des droits de l’Homme dans le contexte de la lutte contre le terrorisme”, Samir Dilou a souligné que ” les termes de l’équation qui se pose aujourd’hui sont de savoir comment conférer l’efficacité requise à la lutte contre le terrorisme tout en préservant les principes de respect des droits de l’Homme et de l’être humain”.

Il a fait remarquer que la torture représente “une atteinte caractérisée à l’intégrité morale et physique de la personne et la pire injustice qu’un être humain puisse subir car en position de faiblesse et dépossédé de sa volonté “.

“bien plus qu’une menace pour la transition démocratique, de telles pratiques peuvent même mettre en péril des civilisations”, a-t-il ajouté. Cette table ronde à laquelle participent nombre de militants des droits de l’Homme et de représentants d’associations oeuvrant sur le terrain des droits de l’Homme et de la défense des victimes de la torture a donné lieu à des témoignages, de vive voix, sur des cas de torture.

C’est ainsi que la mère du jeune Aymen Saadi, auteur présumé de la tentative d’attentat contre le Mausolée de Bourguiba, à Monastir, a affirmé que son fils porte des traces de violence sur le dos et aux oreilles, indiquant, en outre, que des ” parties mafieuses “avaient abusé de sa crédulité” et l’ont “soumis à un lavage de cerveau”.