Déclarations : La justice, la dignité et le développement principaux fondements de la deuxième République

La célébration, cette année, du 56ème anniversaire de la proclamation de République tunisienne (25 juillet 1957- 2013) coïncide avec des événements importants et accélérés survenus sur la scène politique.

Il s’agit, notamment, de l’évolution enregistrée au niveau de la rédaction de la nouvelle constitution du pays et de l’installation de l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et ce après l’élection de l’instance supérieure de l’ordre judiciaire et la création de l’autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).

Moncef Ouanès (La deuxième république doit consacrer la justice à laquelle aspirent les Tunisiens depuis six décennies)

Selon le sociologue Moncef Ouanès, la deuxième République tunisienne débutera avec l’adoption de la nouvelle constitution du pays. Ouanès estime que la réussite de cette nouvelle phase dans l’histoire du pays dépend de la conjugaison des efforts de toutes les parties en vue de parvenir à la réalisation des objectifs de la révolution dont notamment la justice, l’égalité et le développement, surtout, régional.

Le sociologue a mis en garde contre les répercussions d’un éventuel échec de la deuxième république, une république qui ne respecte pas les valeurs de liberté, de justice et d’égalité.

Dans ce contexte, il a appelé l’élite politique et la société civile à jouer leur rôle dans l’orientation et la rectification du processus à travers l’établissement des priorités pour la transition démocratique. Evoquant les défis auxquels est confronté le processus de transition démocratique, Ouanès a cité le caractère délicat de la conjoncture qui prévaut dans la région et la volonté de certaines parties, qu’il n’a pas nommées, de faire échouer l’expérience tunisienne qui peut servir d’exemple.

Il a, en outre, parlé des risques encourus en raison de la prolifération des armes dans plusieurs régions du pays. S’agissant du projet de la nouvelle constitution, Ouanès estime qu’il s’agit, dans l’ensemble d’un texte moderne et que les craintes formulées à son sujet sont exagérées et font partie de la polémique politique”.

Safi Saïd : Les Tunisiens ont besoin d’orienter leur révolution vers l’avenir

L’écrivain et politologue Safi Saïd a estimé que l’avènement de la deuxième république est actuellement en gestation. Il a indiqué que les Tunisiens vivent encore à l’époque de la république traditionnelle et que les contours de la deuxième république sont liés au contenu de la nouvelle constitution.

Il a fait remarquer que l’adoption des valeurs républicaines signifie l’adoption des principes de la modernité, de la justice et de la démocratie qui doivent être par la suite illustrés dans la pratique.

Safi Saïd a estimé que seul l’exercice politique peut donner un sens au régime républicain. “Lorsque nous consacrerons l’exercice démocratique (organisations d’élections) et disposerons d’une constitution saine et d’un nouveau modèle de développement et lorsque nous mettrons en place des institutions structurées et modernes, c’est à ce moment là que nous pourrons parler de la 2ème république” a-t-il dit.

Safi Saïd a souligné que les Tunisiens doivent s’unir et orienter leur révolution vers l’avenir, un avenir fondé sur le développement et la consécration de la dignité.