Amman : La femme rurale tunisienne, potentialités à exploiter

femme_rurale-tunisieLes femmes rurales en Tunisie, loin d’être un fardeau pour sa famille contribuent aux revenus de la famille.

En quête d’une source de vie, les rurales tunisiennes ont adhéré à des groupements féminins ou mixtes de développement pour créer leurs projets agricoles et s’imposer comme productrices de richesses.

C’est le cas des femmes rurales originaires des gouvernorats de Zaghouan et de Jendouba qui ont livré leurs témoignages à l’envoyée spéciale de la TAP à la conférence sur l’autonomisation économiques des femmes, organisée à Amman.

Le point commun entre ces expériences est la difficulté du chemin parcouru par ces femmes avec détermination et persévérance.

Le groupement féminin de développement agricole à Oued Essbayhia (gouvernorat de Zaghouan), qui compte 120 femmes, est une expérience récente qui a vu le jour en mai 2002 avec l’appui de l’association d’auto-développement “Assad”.

Le groupement a entamé ses activités par l’élevage ovin, bovin et d’apiculture. Il a bénéficié des interventions du programme des nations unies pour le développement. Il a changé ses activités en 2009 pour se concentrer sur la collecte, la conservation et la commercialisation des plantes forestières et aromatiques.

La présidente du groupement féminin du développement agricole d’Oued Essbayhia, Zohaira Ben Khlifa a précisé que des sessions de formation ont été organisées pour ces groupes de femmes sur les méthodes de collecte des plantes forestières et aromatiques, tel le romarin.

En fait, 240 femmes et 120 hommes ont reçu une formation en matière de valorisation des ressources naturelles et forestières.

Selon la présidente du groupement, un accord a été conclu en 2010 avec le centre des recherches et des études sur la femme (CAWTAR)dans le cadre du projet régional l’autonomisation économique de la femme financé par le Canada. Le groupement a été équipé avec un matériel moderne lui permettant de produire en 2011 des huiles médicales et aromatiques de haute qualité.

Quant aux perspectives de ce groupement, Mme Ben Khlifa a cité l’expérience de la culture des fleurs d’églantier ainsi que la création d’une huilerie.

“Nos ambitions sont grandes mais plusieurs obstacles entravent notre action”, a précisé la présidente du groupement, soulignant que cette structure envisage élargir ses activités et s’ouvrir sur de nouveaux marchés.

“Le coût élevé des analyses des huiles aromatiques en laboratoires figure parmi les plus grandes difficultés. Le coût d’un test est estimé entre 85 et 250 dinars.

Un autre projet a trouvé le chemin de la réussite, celui du groupement féminin de développement agricole “El Baraka” à la région d’Etbeynia de la délégation d’Ain Drahem (gouvernorat de Jendouba).

Ce groupement a entamé ses activités en 1996 avec l’appui de l’association “Atlas” pour l’auto- développement et la solidarité. Ce groupement est spécialisé notamment dans l’extraction des huiles végétales, la production du savon et du thé outre la mise en place de projets d’apiculture et d’élevage ovin.

La présidente du groupement “El Baraka”, Mabrouka Athimni a précisé que le groupement a conclu plusieurs accords avec des organisations et des associations qui l’ont financés et appuyé à l’instar de l’agence allemande de la coopération technique et le centre CAWTAR. Il a pu commercialisé ses produits et organisé des expositions dans des foires à l’échelle nationale et internationale.

“Le projet ne vise pas uniquement l’amélioration de la situation sociale et économique de la femme rurale dans cette région mais œuvre aussi à réduire les taux d’analphabétisme et à sensibiliser à la capacité de la femme rurale à renforcer le développement.

Un autre groupement agricole intitulé “El Ghdir” à Ain Drahem, est un groupement mixte composé d’hommes et de femmes, permettant de lancer en 2012 un projet pilote de création d’une huilerie biologique.

La directrice exécutive du groupement “El Ghdir”, Saloua Aliyet, a noté que le groupement n’a démarré qu’en 2011 à cause de difficultés financières et a été appuyé par l’association “Atlas”.

Elle a ajouté que 60 personnes ont recçu une formation en gestion administrative et financière du groupement avec l’aide de cawtar.

Le groupement a entamé ses activités par la production d’échantillons, aboutissant à la production d’une huile de très haute qualité, a précisé la directrice, ajoutant qu’une unité d’emballage d’huile d’olive biologique sera mise en place conformément aux normes internationales.