Ahmed Néjib Chebbi : « Il est nécessaire de réexaminer le cadre juridique réglementant le système sécuritaire tunisien »

tunisie_directinfo_politique-moncef-marzouki-sentretient-avec-ahmed-nejib-chebbi_Consensus-Crise-Gouvernement-RemaniementAhmed Néjib Chebbi, président du Comité politique du Parti Républicain « Al-Joumhouri » a souligné, vendredi, la nécessité de réexaminer le cadre juridique réglementant le système sécuritaire, ainsi que la question des « révocations irréfléchies » qui ont touché plusieurs hauts responsables du ministère de l’Intérieur.

Ahmed Néjib Chebbi qui s’exprimait, lors d’une conférence de presse consacrée au système sécuritaire en Tunisie, a indiqué que « plusieurs insuffisances » entachent le climat de sécurité dans le pays, précisant que ce climat général d’insécurité n’est pas propice à la tenue d’élections.

Il a estimé que les solutions résident dans la réhabilitation de l’agent de l’ordre, la promotion de sa situation sociale, la restructuration du ministère de l’Intérieur et la mise en place d’un Code juridique relatif à l’appareil sécuritaire.

Chebbi a mis l’accent sur l’importance de « créer une Agence spéciale de renseignements » afin que l’appareil de renseignements ne soit pas instrumentalisé par les partis au pouvoir.

Il a critiqué « le flou » qui entoure le travail de l’appareil sécuritaire en charge de plusieurs enquêtes, s’agissant notamment de certains incidents violents non élucidés. Ahmed Néjib Chebbi a indiqué que la Commission chargée d’enquêter sur les incidents survenus le 9 avril 2012, à l’Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, annoncera sa démission en raison de l’absence de conditions favorables à même de lui permettre de s’acquitter pleinement de son travail (10 membres de cette commission ont d’ores et déjà démissionné).

Il a dénoncé, dans ce contexte, les Ligues de Protection de la Révolution, qui « empêchent la tenue des réunions des adversaires politiques du gouvernement ».

« Aujourd’hui, la priorité la plus absolue, c’est le rétablissement de l’ordre et de la sécurité », a-t-il soutenu.

« Pour recouvrer la sécurité, le pays a besoin de franchir trois étapes essentielles, à savoir fixer une date pour les élections, achever la rédaction de la Constitution et mettre en place une instance électorale ».

Evoquant le paysage politique actuel, Ahmed Néjib Chebbi a indiqué que le Parti Républicain mène des discussions avec les différentes composantes de l’échiquier politique afin d’aboutir à un rapprochement des vues et d’identifier des solutions aptes à clarifier la vision de la prochaine étape.