“La Tunisie n’a pas les moyens d’un budget extraordinaire”

“L’Etat a élaboré le budget dans une conjoncture exceptionnelle, mais ne dispose pas des ressources nécessaires pour mettre en place un budget extraordinaire”, a déclaré le ministre des Finances par intérim, Slim Besbes. Intervenant samedi aux Journées de l’entreprise organisées les 7 et 8 décembre à Sousse, le ministre a précisé que cette situation résulte de la période transitionnelle, marquée par un “un héritage de dysfonctionnements”. Parallèlement à ce budget “classique”, il a fait savoir que “le gouvernement a entamé une réforme radicale par l’adoption d’’un budget par objectifs qui est l’’instrument de la bonne gouvernance financière”.

Pour sa part, l’universitaire Jamel Boumedienne a pointé du doigt ” l’’explosion du déficit budgétaire depuis deux ans, puisqu’il a dépassé 6,5% en 2012 et devrait atteindre, selon les prévisions, 5,9% en 2013″. L’Etat doit, aussi, engager, d’après lui, des mesures pour lutter contre la bureaucratisation et mettre en place un climat propice à l’évolution du secteur privé, tout en garantissant les conditions de sécurité et de stabilité. Il s’agit de ” redéfinir le rôle de l’Etat, appelé à jouer un rôle de catalyseur/facilitateur du développement”.

L’universitaire a proposé une révision générale des Politiques Publiques, pour améliorer le service public et procéder à un audit systématique des dépenses de l’Etat.

Il importe, a-t-il relevé, de mettre en place des normes de gouvernance spécifiques, pour l’’assouplissement des procédures en matière d’’appels d’offres publics et l’’amélioration du contrôle budgétaire, en menant périodiquement des opérations d’’évaluation du rendement des Administrations et renforçant le contrôle de la Cour des Comptes.

L’’intervenant a, par ailleurs, recommandé d’’engager la réforme de la fiscalité pour améliorer les recettes de l’Etat.

Di/TAP