Emigration clandestine : La Tunisie refuse de faire la police de la Méditerranée

Le gouvernement doit assurer toute sa responsabilité dans la lutte contre l’émigration illicite à travers la mise en place d’une approche de développement ciblant les candidats potentiels à l’émigration clandestine, a déclaré vendredi le ministre de la culture Mehdi Mabrouk.

Il participait à une table ronde organisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux ( FTDES) en collaboration avec le réseau euroméditerranéen des droits de l’homme (REMDH) et consacrée au drame de Lampedusa survenu début septembre.

La Tunisie qui entamera, la semaine prochaine, une série de négociations « ardues » avec les pays de l’Union européenne, n’accepte pas de jouer le rôle de police de la Méditerranée et bénéficier, en contrepartie, d’avantages économiques et sociaux.

Mabrouk qui est l’un des membres fondateurs du FTDES, a relevé que le drame du bateau qui a échoué au large de l’île sicilienne de Lampedusa renvoie à la défaillance du dispositif législatif et de contrôle des frontières. Il a pointé, également, l’inapplication des conventions signées entre la Tunisie et les pays européens.

Le ministre s’est interrogé sur la lenteur dans le lancement d’initiatives à même de dissuader les émigrés clandestins à l’instar de la création d’un fonds d’emploi pour cette catégorie sociale et d’un observatoire national sur l’émigration. Rami Salhi, du REMDH, a de son coté appelé à l’urgence de revoir la politique de migration ainsi que les conventions conclues avec les pays d’accueil. Pour la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates Ahlem Belhaj, l’absence d’un modèle de développement équitable a poussé la femme à prendre part à ces traversées de la mort.