Tunisie : Entre conscience et inconscience

Je pense que Monsieur Hammadi Jebali n’a pas cherché à intimider nos journalistes, son discours était plutôt simple, simpliste et populiste sans pragmatisme ou force de conviction. Nos journalistes étaient plutôt timides qu’intimidés, ils étaient en mesure de répondre à ses arguments simplistes mais, ont préféré opter pour une résignation inexpliquée.

1. Le point le plus important qu’il fallait rappeler est que son parti a certes la majorité au sein de l’assemblée constituante et en aucun cas ne représente la majorité tunisienne.

2. L’ANC a pour mission seulement la rédaction de la nouvelle constitution de l’Etat et la désignation d’un gouvernement transitoire.

3. De surcroit, cette assemblée ne peut s’attribuer tous les pouvoirs et compétences dans tous les appareils de l’Etat et par conséquent cette majorité ne peut gouverner en toute légitimité, dans tous les domaines.

4. Il ne faut pas seulement prétendre à la liberté et à la démocratie, mais encore faut les appliquer scrupuleusement. Ceci dit si tous les pouvoirs politiques allant aussi bien des municipalités aux gouvernorats, arrivaient à se trouver sous l’autorité de la même couleur politique islamique on se trouvera certes sous la dictature et l’hégémonie d’un parti Unique donc on se poserait la question de l’intérêt de cette révolution.

5. Il encore temps pour Monsieur Jebali d’apprendre qu’il faut comparer le comparable quand il expliquait les raisons des augmentations des salaires des fonctionnaires de l’Etat et la compensation ou indemnisation pécuniaire quand aux prisonniers politiques.

6. En tout état de cause, cette situation demeure l’otage de la conscience ou inconscience du peuple tunisien et surtout de leur maturité et de leurs degrés de discernement.

L’avenir témoignera le sort de cet otage.

Commentaire de Amel TRABELSI à l ‘article Tunisie: Les raisons de la démission de Dimassi, selon Hammadi Jebali