Qui dirige la Tunisie ?

Plus qu’une fois nous avons vu sur nos écrans comment un groupe furieux de salafistes s’attaquer à des passants innocents et sans protection. Des appels comme « Mort à Béji Caid Essebsi! » montrent l’extrême violence d’une société victime d’un anarchique chaos social résultant de la passivité totale d’institutions gouvernementales envers l’extrémisme. De nos jours, la production et l’exécution de lois résultent de la seule activité des individus extrémistes qui sont sans vision et sans horizon. Aujourd’hui la loi des extrémistes (de la jungle) règne, la règle du plus fort se nourrit sans morale ni justice du plus faible et sans respect pour la moindre justice des hommes. Les salafistes font ce qu’ils veulent et là où ils veulent car ils bénéficient de la protection et du consentement de Monsieur Rached Ghanouchi et de tout son gouvernement. Il y a à l’intérieur du ministère de l’intérieur une Mafia salafiste qui profite de la protection du parti politique Enahdha mais qui organise elle-même des massacres des groupements libéraux indépendants. Rien n’a changé en Tunisie: Autrefois il y avait une mafia économique et par contre aujourd’hui il y a une organisation salafiste qui agit sous la protection du gouvernement…

Les conséquences sont fatales. Le ministère allemand des Affaires étrangères déconseille déjà aux Allemands de partir en Tunisie: http://www.auswaertiges-amt.de/DE/Laenderinformationen/00-SiHi/TunesienSicherheit.html

Ce que je vais dire maintenant est très important: Si Monsieur Rached Ghannouchi n’ose pas contredire ou critiquer ses salafistes et ses extrémistes, c’est seulement parce qu’il ne maîtrise plus rien. Il ne maîtrise plus ses « élus » et il ne maîtrise plus ses électeurs qui sont dans une position incontrôlable. Ses «fans» n’ont jamais suivi ses mots d’ordres. Il a toujours voulu nous faire croire qu’il suffit qu’il fasse un signe afin de mettre le pays en flamme! Il bluffe, il n’a aucune influence sur la masse. Il fait partie de ses politiciens qui sont nuls et qui se croient super intelligents. Et c’est là son grand malheur! Toute sa politique est un jeu de bluff. Les Tunisiens ont déjà compris sa façon de bluffer et ils ne le prennent plus au sérieux. Sa pensée est une entreprise vouée à flatter une minorité (agressive et qui n’est plus suiviste) par sa volonté de ne promotionner qu’une seule idée du bonheur, celle du bonheur métaphysique et collectif, or la majorité des Tunisiens ne perçoit la joie de vivre que sous le prisme de l’individu; cet individu souverain dont la poursuite du bonheur ne se fait qu’à travers la quête d’une autonomie régénératrice.

Monsieur Rached Ghanouchi et son gouvernement ne maîtrisent pas la complexité des dossiers socio-économiques et ils sont devenus même mal compris de leurs électeurs. Au juste, ils ne savent pas quoi faire! Ils veulent réduire l’individu au rôle de fonction de la totalité qui d’ailleurs ne partage pas leurs ambitions. Le fanatisme est un frein à la poursuite du bonheur individuel. Ils souhaitent des hommes ordinaires, c’est parce qu’ils redoutent l’individu fort et préfèrent un affaiblissement général de notre société à un développement dirigé vers l’individuel et la liberté dans toutes ses dimensions. Ils veulent nous imposer l’idée « Tous égaux = tous pauvres ». Ils veulent reculer pas à pas notre société jusqu’à la plus basse animalité. Ils ne voient de conception de la morale et de l’éthique que dans l’application de la charia. D’où le refus des Tunisiens qui ont une compréhension intuitive de la morale et qui d’ailleurs ne diffère pas des normes musulmanes.

Ennahdha est en train de mener une guerre psychologique pour amener les Tunisiens libres et intelligents à penser qu’ils sont en position de faiblesse et qu’ils ont intérêt à se soumettre. Le parti politique Ennahdha fait une partie de poker où il cherche à se présenter aux Tunisiens comme celui ayant la meilleure main en bluffant. Cette guerre psychologique à l’échelle nationale est caractérisée, dans sa pratique, par l’effet de surprise psychique et l’effet de choc physique (agression physique des passants, des syndicalistes, des journalistes, des membres de l’opposition), effets répercutés et amplifiés par la propagande en vue de démoraliser la masse (la dissuasion ou promesse du pire pour casser toute volonté de résistance).

Nous allons vers une nouvelle dictature qui n’attend que d’être financée par d’autres pays de la même catégorie comme le Qatar, l’Iran ou même par le gouvernement provisoire Libyen …

Œil pour œil, dent pour dent: Tunisiens, si ce gouvernement est incapable de nous protéger de l’agression salafiste, alors on va se défendre par nous-mêmes et faites attention à être très généreux dans la riposte. Ce que vous allez faire est de la pure légitime défense. Il n’y a qu’une seule logique dorénavant: neutraliser ou être neutralisé! C’est la loi de la jungle qui règne déjà en Tunisie! Le Tunisien a besoin de sécurité, ceci est un besoin primaire. De plus en plus de Tunisiens vivent dans la peur de se faire agresser, racketter ou frapper. Avoir peur d’être agressé c’est terrible, c’est toujours présent dès que l’on sort. Prenez une fourchette bien pointue avec vous et si vous êtes agressé, alors n’hésitez pas à vous défendre. Pensez toujours que vous avez à faire à des traitres qui profitent provisoirement de la protection du gouvernement!

Mon pays, mon pauvre pays, je crois bien qu’il a les larmes aux yeux!

Commentaire de Dr. Jamel Tazarki à l’article Qui se cache derrière l’agression de Jawhar Ben M’barek ?