Le taux de participation aux élections législatives de vendredi 25 novembre 2011 au Maroc a atteint près de 45%. Pour le président du Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI), Abdelhak Azzouzi, le Maroc a réussi un grand défi.
«À travers ce taux, le Maroc a réussi un grand défi car les partis sont les seuls acteurs à cristalliser les demandes sociales en demandes politiques», a-t-il dit dans une déclaration à la MAP. Selon le président du CMIESI, ce taux de participation reflète, en outre, la volonté déjà témoignée lors du référendum sur la Constitution en assurant le changement par le truchement du pacte politique qui unit les composantes de la scène politique. «Ce taux, qui dépasse de loin celui enregistré en 2007, témoigne aussi d’une maturité des Marocains pour opérer une métamorphose des habitudes politiques qui relèvent désormais du passé», a-t-il précisé.
Si les noms de 395 députés du parlement marocain seront connus dimanche, les islamistes modérés du Parti de la justice et du développement (PJD) sont en voie de remporter les législatives anticipées de vendredi. Une première dans ce pays. Le ministère de l’Intérieur a communiqué les premiers résultats officiels samedi en milieu d’après-midi : sur plus des deux tiers des circonscriptions, ce parti est déjà crédité de 80 sièges. Après Ennahdha en Tunisie, le Maroc devrait voir à son tour voir les islamistes devenir la première force politique du pays.
Fort de ce score historique, le mouvement d’Abdelilah Benkirane (qui était jusqu’ici le premier parti d’opposition avec 47 sièges) a annoncé qu’il était prêt à ouvrir des tractations avec d’autre formations pour former un gouvernement, notamment avec l’Istiqlal, le parti du Premier ministre actuel Abbas El Fassi, qui a obtenu 45 siège. Ce mouvement a accepté le dialogue, tout comme l’Union socialiste des forces populaire (USFP) et a priori le Parti du progrès et du socialisme (PPS).