Lorsqu’un gouvernement institutionnalise la violence dans les mosquées et soutient avec force conviction des mercenaires appelés LPR. Lorsqu’un parti fait commerce de la patrie via des associations caritatives et des dons aux familles nécessiteuses, ne vous étonnez surtout pas de voir le terrorisme fleurir dans un pays connu jusque-là pour sa tolérance, son pacifisme et sa stabilité.
Pire, est-il acceptable de voir un ministre du gouvernement Nahdha justifier le terrorisme et les assassinats politiques par le fait que de grands pays dans le monde en ont souffert ? Mohamed Ben Salem, ministre de l’Agriculture, était pathétique dans sa prestation sur Nessma, lundi 29 juillet. On ne cite pas les actes de barbaries ou d’assassinats politiques survenus ailleurs pour justifier les actes violents dans son propre pays, sinon il faut reconnaître son impuissance et son incapacité à gérer ses affaires comme il se doit.
Ceci étant, nous n’avons pas vu aux États-Unis un ministre ou un leader du parti démocrate ou républicain cautionner des groupuscules terroristes appelant à la violence et les protéger. Nous n’avons pas vu en Suède ou en France, les députés du peuple, obsédés par une légitimité perdue de fait à cause de l’absence de véritables réalisations socio-économiques, encourageant la liquidation des rivaux politiques ou des protestataires. En France, le ministre de l’Intérieur a dissous deux organisations d’extrême droite à cause de l’assassinat d’un jeune militant de gauche. C’est ce qui s’appelle une démocratie.
La réponse au discours vénéneux prononcé par Sahbi Atig, président du groupe Nahdha à la Constituante, ne s’est pas fait attendre. Ce fut l’attentat perpétré à l’encontre du martyr Mohamed Brahmi. “Si les terroristes avaient des dons d’orateur et des micros, ils poseraient moins de bombes», disait José Artur, homme de culture. Chez nous, les LPR et les terroristes dissimulés sous les habits de partis politiques respectables ont eu des micros et même des tribunes sur des places publiques et ont fini quand même par se réfugier dans la violence. Une violence qui commence par les discours et finit dans les actes, c’est dire à quel point leur mal est grave et profond, leurs esprits sont malades et incapables de s’élever à l’un des sentiments les plus nobles qui puissent exister sur terre, celui du pardon et de l’amour de l’autre. Il suffit de les écouter pour s’en rendre compte…
Le massacre de nos soldats lundi 29 juillet, 20ème jour du mois sacré, en dit long sur la nocivité des islamistes extrémistes et sur la portée des discours haineux colportés ici et là, divisant les Tunisiens entre musulmans et mécréants, entre riches et pauvres, entre institutions et citoyens et entre régions et capitales. Ces interventions ont ouvert grandes les portes aux terroristes formés et formatés par l’idéologie des Frères musulmans et considérant la violence comme la seule voie du salut et du paradis.
Une vidéo publiée sur la page : facebook.com/Larmee.Tunisienne et filmant les cadavres décapités des soldats (déconseillée pour les âmes sensibles) en dit long sur la nocivité de ces groupes terroristes dangereux qui commencent dans les zones urbaines par les LPR se munissant d’épées artisanales et de gourdes et finissent dans les montagnes Chaambi perpétrés par des assassins rodées aux pratiques atroces des talibans et d’Al Qaida pour se débarrasser de leurs «ennemis».
Les Tunisiens doivent-ils faire comme si de rien n’était ? Plus que les réactions molles, douteuses et calculées de certains partis et activistes politiques, les rassemblements quotidiens de ces milliers de jeunes sur la place du Bardo clamant leur refus du terrorisme, leur condamnation d’un gouvernement qui cautionne les discours de la haine chez ses partisans, dans ses médias et jusque dans les mosquées, demeures de Dieu, est plus qu’édifiant.
Ces jeunes crient leur détermination à lutter pour que la Tunisie puisse vivre dans la paix et la quiétude. Ces jeunes qui n’ont pas forcément de couleur politique, qui n’appartiennent à aucune composante politique rugissent : « Non au terrorisme, non à un gouvernement qui le protège, et à une Constituante qui le cautionne ». Ces jeunes n’ont pas d’idéologie et n’en ont pas besoin, ils ont dans leur cœur l’amour de leur mère patrie et la peur de la voir détruite, ces jeunes veulent sauver leur pays.
Le sociologue français Dan Franck disait : « Qui vole est un voleur. Sauf quand il a faim. Qui tue est un assassin. Sauf quand il sauve le monde. Les terroristes, voleurs d’idéologies, n’ont jamais sauvé personne ». Pis, que des terroristes potentiels prétendent agir au nom des pauvres et exploitent leur situation de précarité pour en faire de la chair à canon et les convaincre d’un paradis qui ne peut être promis et accordé que par Dieu, le Tout Puissant, cela relève du crime contre l’humanité !