L’Observatoire pour la défense du droit à la différence présente son rapport périodique pour l’année 2023

Le rapport de l’Observatoire pour la défense du droit à la différence pour l’année 2023 a fait état de nombreuses lacunes et violations en matière de respect du droit à la différence en Tunisie et du phénomène croissant de la discrimination fondée sur le genre, socioculturelle, économique, voire raciale.

Le rapport, présenté, samedi à Tunis, lors d’une conférence de presse organisée par l’Observatoire, a mis en lumière sur les tendances et les facteurs de discrimination liés au contexte politique, social et économique en Tunisie. Des recommandations ont été adressées, à cette occasion, aux autorités tunisiennes et partenaires nationaux et internationaux pour prévenir et combattre la discrimination tout en promouvant l’égalité et la diversité dans le pays.

Selon le rapport, la situation actuelle en Tunisie a créé un environnement propice à la discrimination, contribuant à l’augmentation du manque de confiance dans le système judiciaire, estimant que le traitement des questions relatives aux droits de l’homme a suscité des craintes quant à la régression des acquis réalisés en Tunisie, surtout depuis l’année 2011.
Cette situation a accru les risques pour les groupes minoritaires, tels que les femmes et les personnes handicapées, qui souffrent de négligences et de difficultés d’accès à la justice, selon la même source.

Le rapport indique qu’entre juillet 2023 et octobre 2023, 363 cas de discrimination (raciale et de genre) ont été enregistrés dont 62 cas contre des personnes handicapées et 86 cas de haine à travers les réseaux sociaux. L’espace physique a enregistré 72,3% de cas de discrimination contre 27,7% dans l’espace virtuel.

Salwa Ghrissa, directrice exécutive de l’Observatoire, a appelé la présidence de la République à revoir les anciennes lois, notamment la loi de 2004, à établir un cadre juridique pour l’immigration qui respecte les droits fondamentaux et à enquêter sur les allégations de violence et de mauvais traitements commis par les forces de sécurité lors de manifestations de manière impartiale et indépendante.

Elle a également souligné la nécessité d’assurer la mise en œuvre de la loi organique n° 2017-58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et de la loi organique n°2018- 50 relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Elle a, également, appelé à accélérer l’adoption du projet de loi sur l’égalité successorale présentée depuis 2018 et la mise en place de la Cour constitutionnelle, pour renforcer la protection des droits et libertés et établir une référence juridique respectueuse des droits de l’homme.