Tunisie : Kaïs Saïed dit rejeter tout “diktat” de l’étranger

Le président de la République, Kaïs Saïed, a souligné, jeudi 6 avril 2023, dans un discours prononcé à Monastir, au Mausolée Habib Bourguiba, à l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba, que ” la Tunisie est un Etat indépendant, souverain et ne peut recevoir des instructions de l’étranger “.

“La Tunisie n’est pas à vendre, elle est pour les Tunisiens”. a-t-il martelé pour qui veut l’entendre.

La Tunisie dispose de plusieurs ressources pour faire face aux défis économiques et sociaux actuels, a-t-il déclaré, soulignant que le pays n’acceptera en aucun cas des diktats de l’étranger. Il a appelé les Tunisiens à faire preuve de responsabilité et à préserver la paix sociale.

Message aux institutions financières

D’après lui, “le problème de la dette se pose chaque année … Il faut que le Fonds monétaire international (FMI), les institutions monétaires et le monde entier comprennent que l’être humain n’est pas juste un chiffre. Il faut donc respecter la volonté du peuple et prendre en considération la dimension humaine”, a-t-il plaidé.

Message à ceux qui ont spolié le peuple

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, critiqué “ceux qui comptent sur des parties étrangères, avides de pouvoir et complotent contre la sécurité de l’Etat, après avoir spolié des milliards. Leur but était de faire imploser l’Etat de l’intérieur”, a-t-il accusé.

A ce propos, il a souligné l’impératif de restituer les fonds spoliés et détournés à l’étranger “étant donné qu’ils appartiennent au peuple”. Et de lancer: “nous demandons à la communauté internationale de respecter la volonté du peuple, et il ne s’agit aucunement d’une faveur de sa part”.

La Constitution de 2014 est enterrée

Le président de la République a, par ailleurs, critiqué l’appel au retour à la Constitution de 2014 et la non reconnaissance du nouveau Parlement, estimant qu’évoquer un dialogue national n’a aucun fondement après la mise en place d’un parlement élu. ” Le dialogue est du ressort du législateur qui adopte les projets de loi “, a-t-il expliqué.

Quid des arrestations?

Evoquant l’arrestation de certains politiques, il a expliqué qu’ils sont détenus pour différents motifs qui n’ont rien à avoir avec la liberté d’expression, citant notamment blanchiment d’argent, assassinat et spéculation.

” La guerre contre la corruption continuera sans relâche “, a promis le chef de l’Etat.

Enfin, il a démenti ” les rumeurs relayées au sujet des restrictions sur les droits et libertés en Tunisie “.