Les autorités tunisiennes doivent cesser la “chasse” aux opposants politiques, a plaidé Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
“Arrêter des opposants politiques sur fond d’accusations de complot va à l’encontre des droits les plus fondamentaux”, a-t-elle averti.
Elle a qualifié la dernière série d’arrestations d'”une tentative délibérée visant à étouffer la contestation, notamment les critiques à l’égard du président de la République, Kais Saied”, lit-on dans une déclaration publiée sur la page facebook d’Amnesty International.
“Les autorités tunisiennes redoublent d’efforts pour réprimer les voix dissidentes et les opposants supposés du président, avec l’arrestation d’au moins dix personnes au cours d’une semaine marquée par l’agitation politique”, estime l’organisation.
Morayef a appelé le président de la République, Kais Saied, à “mettre fin à cette chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques”.
Les autorités devraient plutôt s’atteler à trouver de vraies solutions pour alléger la souffrance des personnes qui sont le plus touchées par l’effondrement actuel de l’économie tunisienne, a-t-elle déclaré.
Kaies Saied avait affirmé que les personnes arrêtées sont des terroristes, les accusant de “conspiration pour affaiblir l’Etat et de manipuler les prix des produits alimentaires pour fomenter des tensions sociales”.
Il avait, toutefois, souligné que les procédures légales ont été respectées pendant ces arrestations malgré les tentatives de certains de fuire leurs responsabilités prétendant la maladie ou encore la folie.
Le chef de l’Etat avait aussi souligné que ces arrestations n’ont aucun lien avec la liberté d’expression qui est garantie par la loi.