11e anniversaire de la Révolution : Des manifestants anti-Saïed appellent au “retour du processus constitutionnel”

Des manifestants anti-Saïed se sont rassemblés, vendredi, place du 14 janvier à Tunis, appelant au ” renversement des décisions du président de la République ” et au ” retour du processus constitutionnel “.

Un important dispositif sécuritaire a été déployé sur l’ensemble de l’Avenue Habib Bourguiba à l’occasion de la célébration du 11e anniversaire de la Révolution.

Jawhar Ben Mbarek, l’un des meneurs de l’initiative ” citoyens contre le coup d’Etat “, a déclaré à l’agence TAP que ce rassemblement ouvre la voie à une série de mouvements de protestation de rue dans toutes les régions du pays tout au long du mois de la Révolution (17 décembre, 14 janvier).

Il a souligné que les revendications de l’initiative ” citoyens contre le coup d’Etat ” sont claires et consistent à mettre un terme aux décisions de l’après 25 juillet et aux procédures de l’arrêté présidentiel n°117.

Elle appelle également à un ” retour de la légitimité et du Parlement élu, la défense de la Constitution et la lutte contre toutes les formes d’attaques contre la Justice et de violation des droits et libertés. “, a-t-il ajouté.

Ben Mbarek a affirmé que les participants à ce rassemblement de protestation sont venus de diverses régions de la République, outre des partis politiques de différentes sensibilités qui expriment leur rejet de la feuille de route annoncée par le président de la République le 13 décembre courant.

” Ils manifestent aussi leur opposition aux procès d’opinion, aux jugements de civils devant les tribunaux militaires et à la monopolisation du pouvoir, et appellent à des élections présidentielle et législatives anticipées “, a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, dénoncé ” les agissements des forces de l’ordre ” qui ont, selon lui, empêché les manifestants de se rassembler devant le théâtre municipal.

Samira Chaouachi, vice-présidente du Parlement gelé, a souligné que sa participation à ce mouvement de contestation témoigne de son attachement à la démocratie et de son rejet du coup d’Etat du 25 juillet “qui s’est emparé de tous les pouvoirs et stoppé le processus démocratique.”

Abdellatif Mekki, dirigeant démissionnaire du parti Ennahdha , a déclaré que le seul objectif de la feuille de route annoncée par le président de la République est de ” gagner du temps “. Selon Mekki, le président Saïed ” s’est donné une année pour rédiger une nouvelle Constitution et ainsi promulguer des lois, des décrets et des arrêtés qui violent la Constitution de 2014″.

Dans le même contexte, le leader du mouvement Ennahdha Mohamed Goumani a exprimé des ” doutes liés principalement à un détournement de l’opinion publique par le comité qui supervisera le référendum électronique “, ainsi que des ” inquiétudes concernant la dissolution de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) “.

Il a souligné la disposition de son parti à soulever toutes les questions liées à la réforme de la Constitution, de la loi électorale, de la loi sur les partis et la tenue d’élections législatives et présidentielle anticipées.