Amine Mahfoudh : Aucun projet ne peut être réalisé en Tunisie en l’absence d’un système politique capable d’attirer les compétences

Le constitutionnaliste Amine Mahfoudh a déclaré mercredi qu’aucun projet politique, économique, social, éducatif ou encore culturel ne peut être réalisé, en l’absence d’un système politique capable d’attirer des compétences qui ont des visions et qui rivalisent pour leur concrétisation.

Mahfoudh, qui s’exprimait lors de la séance constitutive du congrès national populaire de Salut, a fait observer, au sujet de la crise politique que vit le pays, que le pouvoir en place post révolution, a fait des choix erronés au niveau de la Constitution et de nombreuses lois.

Les partis politiques n’ont pas, à leur tour, proposé des alternatives face à la crise qui n’est pas seulement, selon lui, une question juridique.

Et d’ajouter qu’à la place de la séparation des pouvoirs, le législateur a choisi “l’émiettement des pouvoirs”.

Mahfoudh a évoqué, dans ce sens, les conséquences des prérogatives partagées entre les deux têtes de l’Exécutif et la vision sur la Cour constitutionnelle et sa composition, une juridiction qui aura la charge de statuer sur des dossiers décisifs.

Le constitutionnaliste a qualifié l’actuel régime politique “d’hybride”, à l’origine de la nature de la relation qui existe entre les pouvoirs législatif et exécutif.
Il a, également, critiqué le choix de la représentation proportionnelle dans la loi électorale qui a engendré des partis faibles.
Amine Mahfoudh a évoqué, aussi, la dispersion du pouvoir judiciaire et la multiplicité de ses structures, en l’absence d’un représentant à la tête de ce pouvoir.

Les choix politiques et juridiques sont très complexes et les appels à parachever les instances nationales avant de revoir la Constitution ne sont pas raisonnables, estime-t-il. Les réformes et les amendements doivent démarrer sans plus attendre.

Selon Amine Mahfoudh, l’Etat de droit et des institutions est la meilleure solution à la crise.

Concernant les désaccords entre les deux têtes de l’Exécutif, il a réaffirmé que la solution reste politique. Selon lui, le chef du gouvernement est appelé à trouver une solution politique avec le président de la République.