Ce titre vous paraît bizarre voire dénudé de sens ? Vous avez raison, en attendant de lire le développement du contenu de cet article.

Notre président de la République, monsieur Kaïs Saïed, comme l’ont prouvé les résultats des urnes, a été élu président… de tous les Tunisiens. Par conséquent et idéalement, en tant que tel, il devrait chercher à atténuer les tensions qui apparaissent dans le pays, de quelque nature qu’elles soient (politiques, sociales, économiques, etc.).

Est-ce que notre cher président se comporte en tant que rassembleur ? Est-ce qu’il joue le rôle de garant de l’unité nationale, de tous les Tunisiens ? Ajoutez à cela la langue littéraire voire châtiée dans laquelle personne ou presque ne comprend, comme s’il s’adressait à un peuple des savants.

Nous voyons plutôt, depuis son arrivée au Palais de Carthage, un président qui continue non seulement à s’opposer aux uns et aux autres, mais pire encore à monter les Tunisiens les uns contre les autres. Tantôt il parle de corruption. Tantôt il évoque des problèmes de nominations qui seraient contraires à l’esprit de la Constitution de 2014. Tantôt on le dit en mauvais termes avec le président du gouvernement, tantôt avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple.

Bref, il est populiste à souhait et s’oppose systématiquement à tout le monde, à l’instar de nos “communistes” (Hamma Hammami et Mongi Raouhi en tête).

Mais alors, comment situer notre président dans l’échiquier politico-social du pays ? Il apporte son soutien tacite aux jeunes manifestants (nocturnes), casseurs et voleurs ! Il se rend au domicile de certains citoyens décédés, pas chez d’autres. Si vous avez occupé un poste de responsabilité dans l’ancien régime de Ben Ali –peut-être même de Bourguiba-, notre président vous trouvera toujours “impropre“.

Monsieur le président, sur certains points vous avez sans doute raison. Cependant, nous ne sommes pas des “anges“ au sens de la pureté du terme. Mais au passage, avez-vous fait la prison pendant l’ère Ben Ali parce que c’est le cas de certains de vos collègues enseignants, monsieur le président ? Sinon, doit-on considérer que s’il n’a pas été le cas c’est parce que vous aviez des connivences avec le régime?

Alors de grâce, cessez d’être un pyromane et soyez un peu indulgent, un rassembleur de tous les Tunisiens (jeunes et moins jeunes, musulmans et non musulmans, pauvres et riches…) qui manque tant à la Tunisie. Vous ne pouvez pas, au nom de la démocratie, justement exclure une partie des Tunisiens. Cela n’a pas de sens. Soyez donc logique.

L’Histoire ne l’oubliera pas !

Tallal BAHOURY