Tunisie-Politique  : L’apartheid “démocratique“ d’Ennahdha

Et donc ! L’explication et la justification de la violence physique et verbale est différente selon sa provenance ! Elle est « halal » ou « haram », en fonction des fatwas de Rached Ghannouchi, président du parti des frères musulmans en Tunisie !  L’exercice de la corruption, les actes délictueux, le népotisme et les conflits d’intérêt sont également différents selon que c’est un islamiste qui s’y adonne ou quelqu’un d’autre, d’obédience politique différente et qui n’a pas prêté allégeance à Ennahdha ! Les luttes pacifistes par les sit-in ou les protestations visant des actes illégaux sont différemment considérées selon que leurs acteurs sont islamistes ou pas !

Réjouissez-vous, vous êtes dans la démocratie “made in Tunisia“ ! La démocratie qui a émerveillé le monde démocratique (sic) ! Celle qui a mérité un standing ovation de la part du congress américain ! Waw ! Celle qui a surpris par la rapidité de son « exécution », snipers à l’appui, l’Europe ! Celle qui a préparé la destruction de la Syrie et l’invasion de la Libye !

Celle qui a fait perdre à la Tunisie sa souveraineté et qui a mis à mal ses institutions !

Celle qui a fait partir les compétences de notre pays et qui a fragilisé nos administrations !

Celle où on parle beaucoup, on promet toujours et on réalise que dalle ! Oh que oui, c’est la démocratie du chaos créateur (resic) !

Ne vous étonnez donc pas de voir Rached Ghannouchi clamer haut et fort «Ténèbres et mort aux ennemis de notre démocratie » soit un appel au djihad lorsqu’on sait les illuminés qui veulent rejoindre le paradis parmi les militants islamistes.

Ne vous étonnez pas de voir un Seif Makhlouf introduire dans l’enceinte de l’ARP les bandits de grands chemins des ligues de protection de la « Révolution » (re-resic) et des terroristes classés S17 et S18 pour souiller le sol d’un Parlement pour lequel des milliers de martyrs ont offert leurs vies à la patrie.

Ne vous étonnez pas de voir des individus élus à cause d’un système électoral faussé et corruptible, clamant haut et fort leur allégeance à la Turquie et menaçant des députés tunisiens d’agression et de lapidation.

Ne vous étonnez pas de voir la police judiciaire envahir l’ARP pour s’attaquer à un bloc parlementaire qui proteste pacifiquement et ignorer ceux et celles qui menacent la sécurité nationale et qui défendent les terroristes.

Et ne vous étonnez surtout pas de voir la prétendue majorité électorale s’acharner sur un Chef de Gouvernement, dont rien ne justifie l’erreur d’appréciation dans l’affaire du conflit d’intérêt, parce qu’il lui a montré un peu de résistance.

L’affaire Fakhfakh, tout est politique, rien n’est éthique !

Depuis 10 ans, jamais en Tunisie nous n’avions assisté à un tel branle-bas concernant une affaire de conflits d’intérêts ou même de corruption. Les affaires sont étouffées sitôt qu’elles sont enclenchées. La machine judiciaire saisie (re-re-resic) marche au ralenti et les courtisans s’empressent de réunir des « preuves d’innocence » et de mobiliser les médias à la solde pour défendre les causes de mafieux politiques !

Elyès Fakhfakh, lui, indiscutablement fautif mais…, a eu droit à tous les honneurs, depuis le Parlement jusqu’aux instances de contrôle de l’Etat. On n’a pas mis des bâtons dans les roues à l’INLUCC attaquée auparavant systématiquement par les corrompus politiques ! Tout est allé à la vitesse grand V, et aujourd’hui on invoque même l’article 96 pour le sanctionner.

Ennahdha, qui serait au courant du business conclu entre les entreprises Fakhfakh et l’Etat, dit-on, avait sciemment dissimulé ces informations en réserve du moment de désobéissance du CDG à ses ordres. Un moment qui n’a pas tardé.

Ennahdha, qui a massacré l’administration publique par un clientélisme déclaré et assumé, n’a jamais suscité le courroux des organisations de lutte contre la corruption et de la société civile dont une partie financée par le magnat hongro-américain Georges Soros !

Nous n’avons pas vu autant d’empressement lors de l’affaire Rafik Bouchleka, beau-fils de Rached Ghannouchi et ancien ministre des Affaires étrangères. Nous y avons assisté ébahis, choqués et ensuite ébranlés par son étouffement. Une affaire dans laquelle il est accusé d’avoir détourné un don chinois d’un millions de dollars. Une affaire dont les preuves sont aveuglantes mais qui n’a pas suscité autant d’émoi auprès de la société bien-pensante des ONG et de certains médias !

Idem pour l’affaire Anouar Maarouf, ministre du Transport, à propos de la voiture appartenant à l’Etat et abîmée par sa fille dans un accident de la route. Le ministre, pas inquiet du tout, a continué à exercer ses fonctions et a laissé les rares « chiens » aboyer ! Pourquoi s’en préoccuper, son parti est fort, ses tentacules sont partout et les vendus ne demandent qu’à rendre service !

Nous n’avons pas vu beaucoup d’instances s’indigner lorsque Mongi Rahoui, député, a dénoncé le refus de Rached Ghannouchi d’approuver les demandes de retrait de l’immunité de certains députés corrompus jusqu’à la moelle.

Idem lorsque ce même député a dénoncé l’implication de R.G et de son parti dans une affaire de corruption politique largement médiatisée et dans laquelle est impliqué un activiste connu sous le nom de A.D.

Mieux encore, aucune machine n’a bougé lorsqu’Abir Moussi a dénoncé les rencontres nocturnes de députés islamistes avec des terroristes en prison !

Aucune machine n’a bougé lorsqu’un député dénoncé par un micro ouvert a assuré user du « système » pour la mettre KO !

Tout cela nous mène à dire que l’affaire Fakhfakh est plus politique qu’éthique. La corruption n’a jamais été une entrave à l’exercice d’une haute fonction avec les partis qui gouvernent aujourd’hui parce qu’elle a toujours servi de monnaie d’échange à leurs chantages et rackets politiques !

La banque mondiale devrait peut-être refaire aujourd’hui le rapport réalisé, il y a dix ans, sur la corruption pour justifier la chute du régime Ben Ali, fomenté aux Etats-Unis. Il y va de sa crédibilité et jamais la Tunisie n’a été autant corrompue !

La prétendue révolution qui devait offrir au peuple tunisien prospérité, démocratie et égalité lui a fait cadeau d’une égalité à géométrie variable et d’une justice dévoyée. Elle a démocratisé la corruption et a fragilisé l’Etat !

Ce qui nous renvoie à une belle citation de Salim Boudhiaf, un jeune étudiant : «Toute démocratie issue de dictature, qui n’ose pas s’affirmer, est une pseudo-démocratie apte au despotisme » !

Nous sommes en plein dans le despotisme maquillé !

Amel Belhadj Ali