Tunisie : Des élus de l’ARP appellent à renforcer les appareils de l’Etat dans le cadre de la lutte anti-terroriste

Les représentants des blocs parlementaires ont été unanimes à souligner, ce mardi, l’impératif de fournir l’encadrement médical nécessaire aux blessés et aux familles des martyrs de l’institution sécuritaire.

Il est question, également, de renforcer les appareils de l’Etat dans le cadre de la lutte anti-terrorisme, ont-ils relevé, dans leurs interventions au cours de la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple consacrée à l’attaque suicide survenue vendredi dernier aux Berges du Lac II de Tunis.

Le député du bloc démocratique, Salem Labiadh, a insisté sur le fait que les institutions sécuritaire et militaire doivent rester en dehors des tiraillements politiques.

“L’absence de paix et de stabilité aura des répercussions négatives sur la vie sociale, économique et politique”, a-t-il indiqué.

Le président du groupe de la Réforme nationale, Hsouna Nasfi, a estimé que le terrorisme continuera de menacer la sécurité du pays au vu des déchirements et des querelles que connaissent la scène politique et la montée du discours de la discorde, sans compter la présence des cellules dormantes dans le pays.

“Les traitres et les prêcheurs de la discorde sont encore parmi nous”, a-t-il déclaré.

Pour sa part, le président du bloc “Tahya Tounes”, Mustapha Ben Ahmed, a mis l’accent sur l’importance de hâter l’adoption de la loi relative à la répression des atteintes contre les forces armées, faisant observer que le tiraillement et l’anarchie constituent un terreau fertile et favorable au terrorisme.

Le député du groupe Ennahdha, Ameur Larayedh, a assuré pour sa part que sa formation politique est à l’avant-garde des forces luttant contre le terrorisme, à travers sa volonté de préserver l’unité nationale et de renforcer les piliers de l’Etat démocratique et civil.

“Le seul bénéficiaire des attaques terroristes sont les ennemis de la révolution. L’islam est innocent de ces attaques abominables”, a-t-il argué.

Larayedh a mis l’accent sur l’importance de fournir l’encadrement médical et le soutien social aux blessés des attaques terroristes et aux familles des agents des forces de sécurité, des militaires et des civils.
De son côté, le député du groupe “Au cœur de la Tunisie”, Oussama Khlifi, a axé son intervention sur la priorité de surveiller les revenants des zones de tension.

Il s’est, également, interrogé sur la nature des propositions avancées par les parlementaires concernant la protection des blessés des forces de sécurité et la prise en charge des familles des martyrs de l’institution militaire.

La présidente du groupe du Parti Destourien Libre, Abir Moussi, estime pour sa part que la classe politique est de connivence avec le terrorisme, tant qu’elle garde le silence sur la partie politique qui le soutient.

Moussi a dénoncé dans ce sens l’omerta sur les assassinats politiques commis depuis sept ans. “Les assassinats politiques sont devenus un fond de commerce électoral”, a-t-elle déclaré.

“Le ministère de l’Intérieur a été instrumentalisé et la majeure partie des cadres sécuritaires compétents ont été démis de leur fonction.

La loi de l’amnistie générale a été la première étape dans la propagation du terrorisme, ce qui confirme que ce fléau est le produit d’une volonté politique systématique” ?, a-t-elle estimé.

Abdellatif Aloui, député du groupe “Al-Karama”, a dénoncé de son côté le silence des élus vis-à-vis du discours d’exclusion, considérant à cet effet que le crime politique commence, selon lui, à partir des accusations qui touchent les députés dès lors qu’ils font des déclarations irresponsables.

Les parlementaires ont voté mardi sur le changement de l’ordre du jour des travaux de la séance plénière par 128 voix pour intégrer un point supplémentaire relatif à l’attaque suicide survenu le 6 mars aux Berges du Lac II à Tunis.