Tunisie – Médicaments : La présidente de la CNIP appelle à accélérer l’attribution des licences de mise sur le marché

La présidente de la Chambre Nationale de l’Industrie Pharmaceutique (CNIP), Sarra Masmoudi a appelé, lundi, le ministère de la Santé à réformer le secteur des médicaments en abrégeant les délais d’attribution des licences de commercialisation, au profit des fabricants tunisiens.

Dans une déclaration à la TAP en marge d’un colloque organisé par le ministère de la Santé et la Pharmacie centrale avec la participation d’experts français et italiens du secteur pharmaceutique sur le thème “Assurer l’approvisionnement en médicaments et la fixation des tarifs”, Masmoudi a indiqué qu’il est “impérieux de revoir les délais d’attribution des licences par le ministère de la Santé”.

Elle a ajouté que l’accélération du processus d’attribution des licences de commercialisation des médicaments, permettrait de résoudre le problème de pénurie, soulignant que les fabricants des produits pharmaceutiques en Tunisie sont dans une situation de “blocage” à cause de la lenteur d’attribution de ces licences.

Elle a évoqué les difficultés financières résultantes des prix élevés des matières premières importées, ainsi que la dépréciation du dinar, “deux facteurs ayant pesé sur les équilibres financiers des fabricants de médicaments tunisiens”, selon elle.

Masmoudi a dans ce sens mis en garde contre l’amplification de la crise qui a impacté les équilibres financiers des fabricants de médicaments, à l’instar de la Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) (société publique), “confrontée à une grave crise résultante d’un déséquilibre financier significatif”.

Elle a, également, évoqué un autre obstacle qui se dresse devant les fabricants de produits pharmaceutiques en Tunisie, lié au système de tarification, indiquant que la fixation des prix de vente des médicaments, sans actualisation depuis des années, “empêche les fabricants d’investir davantage, de développer leur production et de produire des nouveautés en terme de médicaments”, a-t-elle dit.

Elle a considéré que l’importation des médicaments génériques par la Pharmacie Centrale puis leur commercialisation, subventionnés, sur le marché aggrave son déséquilibre financier et celui des entreprises tunisiennes qui produisent des produits similaires à qualité égale.

Masmoudi a expliqué que les sociétés pharmaceutiques tunisiennes (35 sociétés) se tournent désormais vers l’exportation, notamment vers la Libye et les marchés européen et africain, faisant savoir que “l’année dernière, 17% de la production tunisienne a été exportée, un bon indicateur pour l’industrie”, a-t-elle estimé.

A cet égard, Masmoudi a appelé à la nécessité d’inciter ces entreprises à impulser leurs exportations, en actualisant les prix des médicaments, qui “demeurent nettement inférieurs à ceux en vigueur dans la région et dans le monde”, a-t-elle conclu.