Echos FIH2019 : ” Eventails ” et ” Amber “, l’exploration loin des stéréotypes de la fusion

C’est avec deux artistes tunisiens, que le public du Festival International de Hammamet (FIH) a eu rendez-vous dans la soirée du lundi 15 juillet, en l’occurrence Aïda Al Niyati en première partie et le Sextet Omar El Ouaer, en deuxième round.

En alliant les chansons traditionnelles tunisiennes, maghrébines, albanaises, portugaises, turques, grecques et même cubaines, Aida al Niyati ( de Testour) a enflammé la scène en y transposant tout un univers dont les codes rappellent la culture nord-africaine, notamment tunisienne, en interprétant des chansons du répertoire populaire à l’instar de ” Narou Hamra ” et de ” Masmah Makliha “.

Grâce à une vision musicale propre, Aida Al Nayati a exploré les différents points de similitude et de convergence entre les musiques des pays de la Méditerranée, d’une part, et la diversité et la polyvalence, de celles des consonances lointaines, d’autre part.

Son concert, “Eventails”, fut une musique lyrique mettant en valeur la musique traditionnelle et populaire de divers pays du bassin méditerranéen, dans ses dialectes d’origine (Tunisie, Algérie, Italie, Espagne, Grèce, Turquie, Slovénie, Monténégro, France, Palestine, Liban … ). Une présentation visuelle correspondante sur un écran géant a accompagné le concert dans une vision qui correspond au contenu de chaque chanson et morceau, avec des effets sonores et de lumières conformes à l’ambiance générale d’un véritable voyage en Méditerranée.

Quant à la deuxième partie de la soirée, elle fut réservée au concert ” Amber ” donné par le Sextet Omar el Ouaer. Deux invités de marque ont rehaussé de leur présence la troupe à savoir la talentueuse Yasmine Azaïez et le saxophoniste tunisien évoluant aux USA, Yassine Boulares.

Ce fut un pan furtif sur scène. L’entame du concert fut réservée à un morceau musical intitulé ” Amber ” qui a plongé le public dans l’atmosphère du sud-est tunisien en l’occurrence ” Zarzis ” ou encore un autre morceau dédié à la Goulette, co-écrit avec Yasmine Azaïez.

“Amber” s’éloigne des clichés stéréotypes de la fusion et sonde les ronces d’un jazz tunisien nourrie des influences communes et particulières des musiciens.
Leur musique a tenu en haleine un public qui ne cessait pas d’en redemander. Le Sextet a séduit l’assistance par des tubes qui ont réuni différents timbres et différents dialectes pour raconter chacune une histoire différente à l’instar de ” Mesk ” et de ” Mirouz ” interprétéee avec une grande éloquence par Yasmine Azaïez.

Tirée du folklore, les chansons aux titres révélateurs combinées à un mélange unique d’électro, de saxophone, et d’instruments traditionnels ont fait émerger un rythme envoûtant, aux épices afro-maghrébine…aux confins des contrées musicales inédites.