Tunisie : Le Courant populaire exprime son refus du traitement sécuritaire des mouvements sociaux

Le parti Courant populaire s’est dit profondément préoccupé par le développement de la situation à Sidi Bou Ali, gouvernorat de Sousse, et par les tensions qui y règnent après l’intervention de la police pour disperser le sit-in de l’industrie laitière “Elbène”.

Il a exprimé son refus du traitement sécuritaire des mouvements sociaux.

Le Courant populaire a indiqué, lundi, dans une déclaration, que l’intervention de la police a eu des conséquences “dangereuses” qui n’a pas pris en compte la particularité du problème social.

“Au lieu de cela, la police a exagéré l’usage de la force, outre l’utilisation du gaz lacrymogène”, a ajouté le parti.

Le Courant populaire a fait état de son soutien inconditionnel aux revendications des habitants de Sidi Bou Ali, appelant les autorités locales et régionales à résoudre ce problème social dans la région à travers le dialogue et les moyens pacifiques.

Il a, dans ce contexte, condamné l’usage de la force dans le traitement des mouvements sociaux.

Le parti a, par ailleurs, appelé à ne pas instrumentaliser la justice pour harceler et arrêter les activistes sociaux, exigeant d’abandonner toutes les poursuites engagées contre les jeunes de Sidi Bou Ali.

Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité ont fait usage du gaz lacrymogène pour disperser des ouvriers de la société “Elbène” qui ont bloqué, lundi, la route nationale n°1 reliant la délégation de Sidi Bou Ali à la ville de Sousse.

Les manifestants ont organisé un rassemblement pour sensibiliser les autorités régionales et centrales sur la détérioration de leurs conditions sociales après la fermeture de l’usine, a indiqué le secrétaire général du syndicat de base de la société Néji Othmani.

Ils avaient observé, le 6 mars, un sit-in devant le siège du gouvernorat de Sousse, pour déplorer le laxisme du propriétaire de la société à mettre en œuvre l’accord signé depuis un mois et portant reprise progressive des activités de l’usine laitière, la réintégration des ouvriers à leurs postes et le versement de leurs salaires.

La centrale laitière “ELBEN INDUSTRIE” (auparavant Tunisie-lait), implantée à Sidi Bou Ali (gouvernorat de Sousse) spécialisée dans la production de lait stérilisé et dérivés, a fermé ses portes, mardi 27 novembre, pour cause de créances auprès de l’Etat, de dettes bancaires et celles contractées auprès des centrales de collecte de lait.

La société est fondée depuis 30 ans et fournit plus de 550 emplois.