Le poète égyptien Rifaat Sallam lauréat du prix “Abou Al Kacem Chebbi 2018”

Le prix de la création littéraire “Abou Al Kacem Chebbi 2018” a été décerné, vendredi à Tunis, au poète égyptien Rifaat Sallam pour la traduction vers l’arabe du recueil “Les Feuilles de l’Herbe”, un chef-d’œuvre de Whalt Whitman, poète et écrivain américain (1819-1892).

Le lauréat égyptien a exprimé sa gratitude à la Tunisie et ses intellectuels pour cet intérêt accru à la poésie et à la culture. “Il m’a fallu 825 jours de questionnement et de confusion avant de pouvoir finaliser mon recueil”, a-t-il précisé, se félicitant que son nom soit associé au nom d’un grand poète comme Abou Al Kacem Chebbi.

Rifaat Sallam est un grand poète et traducteur égyptien prolifique qui publie de la poésie arabe depuis les années 70. Ce diplômé en journalisme est aussi un critique littéraire et traducteur de chef-d’œuvres de la poésie mondiale. Il est auteur de diverses études distinguées dans le domaine littéraire.

L’annonce des lauréats pour ce 34ème prix Abou Al Kacem Chebbi s’est déroulée lors d’une cérémonie officielle en présence d’une pléiade de poètes, écrivains et penseurs tunisiens et arabes.

Le ministre des Affaires Culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a mis l’accent à cette occasion sur l’importance de l’investissement dans le secteur de la culture en Tunisie, saluant le rôle du mécénat dans la promotion de l’œuvre créative et littéraire.

Hassan Zouheir, Directeur Général de la Banque de Tunisie (BT), a réaffirmé de son côté que son institution bancaire œuvrera, en partenariat avec le ministère des Affaires Culturelles, à créer d’autres projets culturels similaires.

La 34ème édition du prix Abou Al Kacem Chebbi (2018) est consacrée à la traduction de la poésie. Elle est consacrée à chaque fois à une branche de la création littéraire et artistique (roman, théâtre, poésie et autres). Ce prix annuel est une récompense littéraire destinée aux créateurs arabes, initiée en 1984 par la BT. Il est doté d’un montant de 25 mille dinars attribués par la BT, mécène de cette distinction littéraire, qui œuvre à encourager davantage les acteurs culturels dans le domaine de la pensée et de la création.

Le Jury, présidé par l’écrivain tunisien Ezzedine Madani, est composé de dix membres du monde de la création littéraire et des médias. Sept d’entre eux sont des Tunisiens, à savoir Nour Al-Houda Badis, Mohamed Ait Mihoub, Alya Ben Nhila, Ahmed Touili, Oussema Rhimi, Farouk Omrani et Sassi Hamam. Les autres pays arabes sont représentés par l’Egyptienne Mona Chimi, le Qatari Hassan Rachid et l’Omanais Abdelkarim Jawad.

Une mention spéciale a été attribuée au poète libanais Paul Chaoul. Natif de Beyrouth en 1942, Chaoul est un créateur bilingue, critique littéraire et traducteur de poésie française qui publie depuis les années 70. Il compte plusieurs publications sur la culture maghrébine moderne et l’art contemporain arabe (poésie, essai, théâtre…).

Le jury du prix recommande aux intellectuels et créateurs arabes de “traduire les chef-d’oeuvres de la littérature mondiale dans les quatre continents mais aussi de transmettre la littérature et la poésie arabes contemporaines vers d’autres langues, à même de fonder un dialogue fructueux entre cultures et civilisations”.

Les éditions 2016 et 2017 du prix Abou Al Kacem Chebbi ont été successivement dédiées à la poésie et à la bibliographie. Au lendemain de la révolution, le prix a été suspendu de 2011 à 2015 avant d’être relancé en 2016 dans le cadre d’un partenariat entre la BT et le ministère des Affaires Culturelles.